Thèse soutenue

Le travail de l'analogie dans la musique et l'architecture de Iannis Xenakis.
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Auteur / Autrice : Elisavet Kiourtsoglou
Direction : Véronique FabbriFílippos Ōraiópoulos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture
Date : Soutenance le 05/12/2016
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire sur l'architecture, la ville, l'urbanisme et l'environnement - GERPHAU
Jury : Président / Présidente : Makis Solomos
Examinateurs / Examinatrices : Véronique Fabbri, Fílippos Ōraiópoulos, Lida Dimitriadi, Benoît Gibson
Rapporteurs / Rapporteuses : Estelle Thibault, Jean-Pierre Chupin

Résumé

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L'originalité de l’œuvre de Iannis Xenakis repose en partie sur l'emploi d'analogies. À travers une recherche d'archives, nous éclairons les analogies entre sa musique et son architecture en analysant trois œuvres significatives : le couvent de la Tourette (1955), le Pavillon Philips (1958) et le Diatope (1978). Nous suivons aussi l’évolution de l'analogie « harmonique » dans certains traités d'architecture (Vitruve, Alberti, Blondel, Le Corbusier) pour saisir la forme qu'elle prend chez Xenakis. Nous montrons comment les permutations mathématiques d'une série de notes de Metastaseis (1953-54) et la notion de densité musicale sont transposées lorsqu'il distribue les pans de verre sur les façades du couvent. Nous soulignons que l'espace sonore de la partition graphique de Metastaseis —où des glissandi de cordes sont représentés en tant que droites tangentes de surfaces réglées— partage les propriétés d'ordre et de continuité avec l'espace du Pavillon Philips, construit de paraboloïdes hyperboliques. Nous reconstituons la spatialisation de L'interlude Sonore (1958) et de La Légende d'Eer (1978), où Xenakis conçoit l'espace acoustique comme l'espace stéréométrique, en représentant les haut-parleurs comme des points et la vitesse sonore comme une ligne entre ceux-ci. Enfin, nous interrogeons l'apport de son passé (expériences de guerre) dans sa création : alors qu'il instaure des analogies lorsqu'il transpose l'ordre de ces phénomènes dans sa musique, nous montrons que dans son architecture, lorsqu'il réutilise des formes dans des œuvres ultérieures —en en changeant l’échelle ou la géométrie ou en maintenant leur principe— il ne tisse des analogies qu'avec son passé créatif