Thèse soutenue

Communication dans les sociétés en guerre à l’exemple de l’évacuation de la région frontalière franco-allemande (1939/40)
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Auteur / Autrice : Maude Fagot
Direction : Olivier ForcadeJohannes Großmann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des relations internationales et de l'Europe
Date : Soutenance le 24/11/2016
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Eberhard-Karls-Universität (Tübingen, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Hélène Miard-Delacroix
Examinateurs / Examinatrices : Timothy Baycroft, Corine Defrance, Fabian Lemmes

Résumé

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Alors même que la France et la Grande-Bretagne s’apprêtent à déclarer la guerre à l’Allemagne, plus d’un million de personnes sont évacuées de la frontière franco-allemande. Encadrés de part et d’autre de la frontière par les autorités civiles et militaires, les Alsaciens, Lorrains, Badois et Sarrois, vivant entre les lignes défensives (ligne Maginot, Ligne Siegfried) et la frontière, sont transportés vers l’intérieur de leur pays respectifs. Ces mesures d’évacuation du début de la Seconde Guerre mondiale constituent pour les deux sociétés, après la mobilisation des hommes en âge de se battre, la seconde grande mesure de guerre faisant passer ces deux sociétés civiles à l’état de sociétés en guerre. Cette transformation a non seulement des conséquences au niveau social, politique et économique, mais également des effets au niveau communicationnel, ce qui constitue l’objet de cette thèse. Il s’agit, à travers le phénomène de l’évacuation, de faire ressortir les mécanismes de communication des États au niveau de leur propagande nationale, de faire apparaître les interactions et méthodes de communication entre les autorités locales et les évacués et enfin d’éclairer les systèmes de communication au sein des groupes des évacués à travers l’analyse des rumeurs de pillages des zones évacuées. Cette approche permet de retracer une histoire de la communication dans les sociétés en guerre française et allemande dans laquelle fusionnent les perspectives ascendante et descendante mais également comparative et transnationale. Ainsi, la communication des sociétés en guerre apparaît comme le fruit de négociations et d’interactions en constante évolution entre acteurs aux intérêts différents. De cette étude ressortent également les limites d’influence des deux États au sein de leur population, qu’il s’agisse d’un État républicain démocratique telle la Troisième République ou bien d’un État dictatorial aux ambitions totalitaires comme le fût le « Troisième Reich ».