Thèse soutenue

Le théâtre panique de Fernando Arrabal, « Science de l’essence de la confusion »

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Emilie Combes
Direction : Didier Alexandre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 08/06/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Naugrette
Examinateurs / Examinatrices : Christian Biet, Laurent Douzou, Marie-Claude Hubert

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Notre approche du théâtre panique d’Arrabal a été dirigée par la perception d’une esthétique paradoxale, d’une dimension éthique et cathartique au cœur d’une théâtralité qui restitue sur scène la confusion de la vie et l’humain dans sa totalité. Cette thèse s’interroge sur les moyens par lesquels Arrabal a créé l’univers panique ainsi que sur les piliers d’une esthétique a priori fondée sur la dérision et l’altération de la réalité, dans une perpétuelle oscillation entre l’outrancier et le fascinant. Il s’agit de comprendre le fonctionnement du dispositif de la cruauté, à la fois dramaturgique et dramatique, et comment se révèle cette tension dialectique entre abject et sublime, à travers une pensée qui se prétend insaisissable. Notre travail cherche donc à situer tout d’abord la naissance de la pensée panique, à questionner la dimension contestataire et subversive de l’œuvre d’Arrabal, et à en envisager les variations et les permanences. La forme brute et primitive de ce théâtre en fait un spectacle qui nous touche et provoque un choc émotionnel qui stimule la pensée. A travers l’exploration de la cruauté enfantine, de la manifestation du cauchemar, du bouleversement des valeurs, de la violence et du blasphème, nous verrons que l’espoir et la quête de soi éloignent ce théâtre du tragique pur et du nihilisme. La merveille de l’enfance, les songes, l’humour, l’érotisme apparaissent alors comme autant de moyens d’une révolte poétique qui permet de tenir tête à une réalité oppressante et d’affronter la condition humaine sans tomber dans le désespoir. Cette polarisation entre le haut et le bas, entre l’espoir et la chute, dans une ritualisation de l’espace scénique, fait du théâtre d’Arrabal un théâtre libertaire et fondamentalement humain, qui devient un moyen d’accéder à la connaissance de soi.