La subsistance subjective. Problématiques romantiques dans l’art conceptuel
Auteur / Autrice : | Hélène Meisel |
Direction : | Arnauld Pierre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 23/05/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l’art et archéologie (1992-.... ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre André Chastel (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Elvan Zabunyan |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Gauthier, Pascal Rousseau, Olivier Schefer |
Mots clés
Résumé
Paradoxale et anachronique, l’idée d’un « conceptualisme romantique » apparaît dès 1977 dans un article que Boris Groys consacre aux artistes moscovites imprégnés d’idéalisme russe. Réexaminée, dans les années 2000, par Jörg Heiser et Jan Verwoert, l’hypothèse critique est ensuite élargie à la scène conceptuelle internationale, où subsisteraient certains traits du premier romantisme allemand, comme l’écriture collective, la forme fragmentaire ou l’esprit du Witz. Contre la biographie, la subjectivité et l’expression, l’art conceptuel affiche pourtant, à la fin des années 1960, un anti-romantisme virulent. Défendant une pratique « émotionnellement neutre » où l’idée serait devenue « une machine à faire l’art », le mouvement se fait l’écho de l’antihumanisme des structuralistes et de leur mise à mort de l’auteur. Un existentialisme contrarié persiste pourtant chez certains artistes, continuant d’explorer les concepts de l’identité et de l’intersubjectivité, à l’ère des systèmes capitalistes et des réseaux cybernétiques. C’est à force d’explorations linguistiques que le sujet conceptuel se romantise, redécouvrant, par le biais des incohérences de la logique formelle, du mysticisme des pensées combinatoires et de l’ambiguïté de l’ironie, les bénéfices d’un « langage non gouverné ».