Thèse soutenue

Le fait colonial à l’école : genèse et scolarisation d’un objet de débat public, scientifique et mémoriel (des années 1980 à 2015) : essai de socio-histoire du curriculum

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Auteur / Autrice : Laurence de Cock
Direction : Françoise Lantheaume
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 24/06/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : André Désiré Robert
Examinateurs / Examinatrices : Charles Heimberg
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Garcia, Marie Salaün

Résumé

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Cette thèse cherche à identifier les conditions de possibilité de modification des curricula au regard des pressions sociales. Pour cela, elle s’appuie sur un contenu d’enseignement précis : le fait colonial qui, entre les années 1980 et aujourd’hui, interroge de plus en plus le consensus national-républicain au fur et à mesure qu’il se connecte avec la question de l’immigration postcoloniale. Cette thèse s’appuie aussi sur un matériau empirique varié : des discours politiques et médiatiques construisant l’enseignement du fait colonial comme un problème public ; des archives de l’Éducation nationale, des rapports officiels, ainsi que des entretiens. Nos pistes de travail consistaient alors à identifier la configuration de réseaux d’acteurs susceptibles de procéder à une mise en compatibilité des questions scientifiquement et politiquement débattues avec les attendus du curriculum d’histoire, afin d’en faciliter la traduction. Il apparaît que chaque moment de débat mémoriel sur le passé colonial rejoue des tiraillements propres à l’école républicaine et à l’enseignement de l’histoire : la dialectique entre la pluralité culturelle et l’universalisme, celle entre l’égalité et l’identité, ou encore entre les logiques de reconnaissance et les logiques civiques. On trouve des injonctions de différents niveaux et parfois contradictoires, des décalages entre les agendas des débats publics et l’agenda scolaire, de sorte que la porosité entre les débats sociaux et les curricula d’histoire ne s’avère pas naturelle.