Thèse soutenue

Innovation en formation continue et dynamiques coopératives : etude sur le travail en réseau des enseignants au sein des établissements de l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger au Liban (AEFE)
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Auteur / Autrice : Rana El challah
Direction : Philippe MeirieuRamzi Salamé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 08/03/2016
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec Université Saint-Joseph (Beyrouth)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Jorro
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Meirieu, Ramzi Salamé
Rapporteurs / Rapporteuses : Richard Étienne

Résumé

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Notre thèse s'appuie sur des travaux en sciences de l'éducation et en sociologie (Huberman, 1995 ; Fullan, 1998 ; Fullan et Hargreaves, 2012) qui défendent l'idée selon laquelle le travail en réseau des enseignants serait le levier de leur développement professionnel. Notre étude analyse les modalités du travail en réseau des enseignants du secondaire dans le réseau des établissements de l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Étranger (AEFE) au Liban. En effet, nous défendons l'idée que les spécificités et la complexité inhérentes à ce réseau, et engendrées par la diversité des statuts et des styles de direction de ses établissements, questionnent avec beaucoup d'acuité la problématique de l’articulation entre la formation continue des enseignants, leur développement professionnel et le travail en réseau. Notre objectif principal est de mieux comprendre le fonctionnement de chacun des établissements du réseau de l'AEFE au Liban, les modalités de la mise en place de la formation continue au sein de ce réseau et la perception de son efficacité par les enseignants qui en bénéficient, afin de vérifier si ces dispositifs de formation, tels qu'ils existent actuellement, amènent effectivement les enseignants à travailler en réseau et contribuent à leur développement professionnel. Compte tenu de la complexité des paramètres à prendre en considération, la méthodologie appliquée s'appuie sur une double approche qualitative et quantitative. La combinaison de ces méthodes nous a permis de dresser une cartographie de l'ensemble des interactions au sein du réseau ainsi que des dynamiques de travail en réseau réellement observables sur le terrain. Les résultats de notre étude montrent que, malgré les directives des textes officiels, la formation continue dans le réseau de l'AEFE au Liban favorise peu le développement professionnel de ses enseignants. La coopération en réseau entre les enseignants ou les établissements est partielle. Ces phénomènes empêchent les enseignants de changer leur posture à l'égard de leur métier et d'embrasser un nouveau modèle de développement professionnel. De plus, les dispositifs de formation continue proposés par l'AEFE au Liban ne remplissent pas complètement leurs missions et ne fonctionnent pas en synergie comme ils le devraient. Cela entrave la mise en place d'une véritable « culture de réseau ». Le paradigme de « la culture de cités », emprunté au champ de la philosophie politique, permet de mieux comprendre plusieurs enjeux et causalités complexes. Les modèles de cités qui fonctionnent en systèmes selon des principes définis et variés constituent une véritable « grammaire » des liens politiques et sociaux. Ils fournissent le cadre nécessaire aux interactions entre ses acteurs et assoient leur conception du bien commun. Nous montrons comment ces modèles de gouvernance de cités, qui peuvent varier ou s'entrecroiser en fonction de facteurs conjoncturels, sont pertinents pour étudier les styles de direction des établissements, la manière dont ils s'inscrivent dans le réseau de l'AEFE et y inscrivent ou pas le travail en réseau de leurs enseignants. Nous proposons un nouveau paradigme qui permettrait au réseau des établissements de l'AEFE au Liban de passer d'une « culture de cité » à « une culture de réseau ». Il s'agirait d'élaborer un modèle de formation qui remette en dialectique le travail en réseau intra- et inter-établissements avec une dynamique de travail en synergie de l'ensemble des dispositifs de formation continue. Les parcours de l'élève et de l'enseignant seraient placés au cœur de la réflexion et des modalités de mise en œuvre du travail en réseau des enseignants comme vecteur de développement professionnel pourraient être redéfinies....