Thèse soutenue

Empreintes monastiques en moyenne montagne du XIIe siècle à l’Actuel : archéologie des espaces et des paysages cisterciens dans les anciens diocèses de Clermont et du Puy

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Marie Bouvard
Direction : Nicolas Reveyron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 09/02/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Archéométrie et Archéologie (Lyon, Rhône)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Claude Andrault-Schmitt
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Reveyron, Masatsugu Nishida, Nicolas Jacob, Jean-Loup Abbé, Jean-Paul Bravard, Alexis Grélois, Bruno Phalip

Mots clés

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Résumé

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La présence cistercienne en Auvergne et Velay bénéficie pour la première fois d’un travail de synthèse. L’ordre de Cîteaux dans les anciens diocèses de Clermont et du Puy représente dix abbayes fréquemment ignorées par l’historiographie ; Montpeyroux, Bellaigue, Feniers, et Le Bouchet (diocèse de Clermont) forment la branche masculine de cette colonisation, alors que L’Éclache, La Vassin, Mègemont (diocèse de Clermont), Bellecombe, Clavas et La Séauve-sur-Semène (au diocèse du Puy) sont destinées à des moniales. L’essaimage s’effectue entre 1126 et le tout début du XIIIe s. Il est dû à l’aristocratie locale qui fait de ces établissements des marqueurs territoriaux en y instaurant ses sépultures et en alimentant les vocations monastiques. Leur localisation frontalière, soit en situation de marche, participe à ce manifeste politique, tout en favorisant la mise en valeur économique de terroirs éloignés du siège seigneurial. Aussi, malgré un maillage monastique très dense préalablement à leur venue, les Cisterciens obtiennent une place particulière dans le paysage religieux des deux diocèses, tant dans leurs liens aux élites locales, que par les espaces interstitiels dont ils héritent, en marge des grands axes vitaux habituels (couloirs ligériens et élavérins). Ces résultats correspondent à la première étape de notre travail qui a consisté à confronter les divers agents des territoires diocésains à l’occupation cistercienne par une enquête historiographique et par la production d’une cartographie analytique. Un second temps de la recherche a été consacré à l’approche morphologique des sites accueillant les ensembles monastiques.Le croisement des données archivistiques (séries du clergé régulier, des eaux et forêts, cadastre napoléonien principalement), bibliographiques (notes d’érudition du XIXe s., articles érudits récents, littérature régionaliste, articles scientifiques, rapports archéologiques, mémoires et publications universitaires…) avec les témoins archéologiques participent d’une prospection sensu lato à laquelle s’ajoute une dimension géomorphologique, dans la mesure de nos compétences avant tout archéologiques. Outre l’ouverture très ponctuelle des archives sédimentaires par des sondages, des coupes stratigraphiques de berge et des carottages sur 4 sites tests en collaboration avec des géomorphologues, le travail initial a consisté en l’interprétation de la documentation cartographique et photographique ( ressources de l’Institut Géographique National) permettant une approche territoriale diachronique. Une fois les formes signifiantes du paysage repérées selon des principes empruntés à l’archéogéographie, et les vestiges des abbayes et de leur environnement immédiat caractérisés (identification et étude partielle selon le cas, inventaire des aménagements hydrauliques), une campagne de levés topographiques a été mise en œuvre sur 6 établissements (la totalité du corpus n’a pu jouir d’un traitement uniforme pour des raisons d’accessibilité, de couvert végétal, ou de conservation des vestiges). Les résultats sont présentés selon un corpus analytique constitué des 10 abbayes sus-citées. L’ensemble de ce travail est finalement discuté selon trois points : les systèmes relationnels entre les établissements cisterciens et l’aristocratie locale (topolignage), la définition économique et spatiale des domaines monastiques, et les logiques pragmatiques et idéologiques d’aménagement des sites.