Thèse soutenue

“Firenze Capitale d’Italia”, le « Plan Poggi », 1864-1871 : évolution des conceptions diplomatiques, politiques, urbanistiques, militaires et culturelles à travers le transfert de la capitale du Royaume d'Italie à Florence
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Auteur / Autrice : Nicolas Guillaume
Direction : Jean-Noël GrandhommeLuca Mannori
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 18/11/2016
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire
Jury : Président / Présidente : Elsa Chaarani-Lesourd
Examinateurs / Examinatrices : Hubert Heyriès, Daniela Gallo, Fulvio Conti
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Anceau, Hubert Heyriès

Mots clés

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Résumé

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Cette étude porte sur les influences réciproques du « Plan Poggi » (projet d’agrandissement de Florence) et des relations diplomatiques, politiques, militaires et économiques entre l’Italie et les Puissances européennes, en particulier la France et le Saint-Siège, depuis la « Convention de Septembre » 1864 jusqu’à la « Porta Pia » en 1870, puis le transfert de la capitale à Rome en 1871. Viendra ensuite une analyse de l’état d’esprit de la population face aux bouleversements économiques et sociaux entraînés par l'arrivée du gouvernement, à travers les témoignages des acteurs politiques, des habitants, de l’architecture, de l’art, de la littérature, de la Presse. Enfin, sera analysée l'influence de ces modifications urbaines, sociales, sur les mentalités, sur la perception du patrimoine culturel et historique. En conclusion, sera menée une analyse des conséquences de la perte du statut de capitale sur les mentalités et les projets d'urbanisme, avec en particulier la « Question Florentine », concernant le subventionnement par l'Etat d'une partie des travaux liés aux institutions gouvernementales, encore non achevés au départ de la capitale, qui vont grever les finances de la municipalité, jusqu'à la mener à la faillite dans les années 1880.Il a été mené une accentuation de la recherche sur les questions militaires, qui sont d'une grande importance à l'époque ; en effet, le transfert de la capitale de Turin à Florence conduit à repenser totalement le système stratégique de l'Etat-Major militaire italien, ainsi que le système de défense de la ville promue au rang de capitale (ainsi qu'à réduire sensiblement celui de Turin, qui peut cependant rester une importante base d'attaque contre l'ennemi Autrichien) : les manœuvres de 1869 en sont l'exemple concret. L' accentuation des revendications en, et sur la Vénétie (qui conduiront à la guerre en 1866) provoquent un basculement stratégique : le bas-Pô gagne en importance par rapport au Mincio. L'armée est ainsi une des clés de la concrétisation des projets urbanistiques du Risanamento Florentin, imposant sa marque dans le paysage, par la construction de casernes (parfois aux dépends d'équipement de salubrité publique), et la planification d'importantes zones d'exercices militaires, le Campo di Marte dont la localisation fera l'objet de nombreuses polémiques et discussions. La réorganisation de Florence en ville vitrine du nouveau royaume, de la nouvelle Italie unitaire et de la nouvelle bourgeoisie libérale doit également (comme à Paris) être une ville permettant des manœuvres militaires efficaces et faciles.Il s'agira également d'étudier dans quelle mesure les opérations et la stratégie militaires ont conditionné la construction des infrastructures ferroviaires, autre point important de l'urbanisme de Florence capitale, avec les débats sur la construction et la localisation d'une nouvelle gare en remplacement de l'ancienne, et désaffectée, Stazione Leopolda : la localisation des voies conditionne l'urbanisme, mais subit des contraintes stratégiques, Florence devenant rapidement (même si la ville avait déjà joué un rôle similaire, quoiqu'à une bien moindre mesure en 1859 contre l'Autriche, avec l'arrivée massive de volontaires venus s'enrôler en ville) un carrefour ferroviaire (et routier) permettant de faire remonter vers le Nord le gros de l'armée italienne, employée au début des années 1860 dans le Sud pour réprimer le Brigantismo.