Thèse soutenue

Les américaines et la politisation de la sphère privée dans l'après seconde guerre mondiale

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Auteur / Autrice : Florence Kaczorowski
Direction : Catherine Pouzoulet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 25/11/2016
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études en civilisations, langues et littératures étrangères (Villeneuve-d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Vincent Michelot
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Pouzoulet, Vincent Michelot, François Vergniolle de Chantal, Guyonne Leduc
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Michelot, François Vergniolle de Chantal

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse examine différents facteurs ayant permis la reconfiguration de la sphère privée/domestique, considérée comme le domaine non-politique de la famille et de l’intime, en objet crucial de débat politique et en lieu d’action politique légitime dans l’après-seconde guerre mondiale (1945-1973).Au cœur du processus, trois phénomènes majeurs : la militarisation de l’espace civil privé, la résurgence de l’idéal du « foyer chrétien » dans un climat moraliste et familialiste et la valorisation du foyer consumériste, « centre de la liberté », où se jouait la défense du système capitaliste dans le conflit idéologique opposant les États-Unis à l’U.R.S.S. Durant cette période, l’articulation privé-public s’est vue renégociée, à la faveur du phénomène de politisation du privé et du surcroît de légitimité accordé aux enjeux associés à ce domaine et, par extension, aux femmes censées en garantir l’intégrité. Trois études de cas, s’appuyant sur de riches sources archivistiques jusqu’ici largement inexploitées, permettent de prendre la pleine mesure de cette renégociation et de rendre compte de l’adoption de nouvelles formes de pratiques politiques à domicile (‘kitchen-table activism’) par un grand nombre de femmes blanches des classes moyennes-supérieures. Ce mode d’activisme, réconciliant vie domestique, sociabilité féminine et engagement militant, fut mis au service tant des organisations féminines progressistes et conservatrices que des ‘Women’s Divisions’ des partis politiques. Dans quelle mesure son expansion reflétait-t-elle la politisation de ses adeptes et la hausse de leur participation politique durant une période de latence du mouvement féministe ? Leur engagement en marge de la sphère institutionnelle s’est-il accompagné d’un accroissement de leur représentation en politique ? Ou la période a-t-elle vu, au contraire, leur avancée dans ce champ retardée en raison de cette mobilisation fondée sur une vision traditionnelle des femmes et des relations de genre ?