Thèse soutenue

De la magie au magique. Conscience, réalité-humaine et être-dans-le-monde chez Sartre (1927-1948).
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Auteur / Autrice : Gautier Dassonneville
Direction : Philippe SabotGrégory Cormann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 10/02/2016
Etablissement(s) : Lille 3 en cotutelle avec Université de Liège. Département de philosophie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Daniel Giovannangeli
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Sabot, Grégory Cormann, Daniel Giovannangeli, Vincent de Coorebyter, Florence Caeymaex, Frédéric Keck
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Giovannangeli, Vincent de Coorebyter

Résumé

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Notre recherche interroge la philosophie existentielle du premier Sartre en la replaçant dans le paysage de la philosophie française post-comtienne du début du XXe siècle et en restituant un moment anthropologique où le problème de la magie traverse les sciences psychologiques et sociales. En suivant les différentes voies du transfert de conceptualité par lequel la notion de magie devient chez Sartre le magique, nous étudions trois pôles de l'ontologie phénoménologique sartrienne, à savoir la conscience intentionnelle, la réalité-humaine et l'être-dans-le-monde. Notre hypothèse est que, selon différentes modalités allant de la thématisation à l'effacement, le magique joue un rôle déterminant dans l'élaboration de l'existentialisme dont nous retraçons la genèse à partir des premiers travaux philosophiques et écrits littéraires de 1927. Face à l'héritage d'une anthropologie positiviste à la méthodologie analytique, Sartre privilégie une approche synthétique et conçoit la conscience dans ses dimensions affective et irrationnelle. Les figures de la pensée magique sont alors mobilisées pour penser l'ouverture au monde de la conscience ainsi que ses rapports à soi et aux autres dans les termes d'une spontanéité irréfléchie et absolue. Nous faisons ensuite retour sur l'anthropologie sartrienne telle qu'elle conçoit la réalité-humaine à partir de ses attitudes et de ses conduites, et notamment à travers la manière dont elle affronte sa propre liberté, fondamentalement et irrémédiablement exposée à la contradiction. Cette structure de la réalité-humaine comme projet existentiel conduit Sartre à repenser l'être-dans-le-monde à partir de ce que nous appelons la dépossession originaire par laquelle l'ontologie est ramenée au magique.