Thèse soutenue

Vingt-cinq ans de politiques agroenvironnementales : vers une territorialisation de la politique agricole ?

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Auteur / Autrice : Michel Pech
Direction : Jeannine CorbonnoisFrançois Laurent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie sociale et régionale
Date : Soutenance le 29/09/2016
Etablissement(s) : Le Mans
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Droit, Economie-Gestion, Sociétés, Territoires (Nantes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Espaces et Sociétés (Rennes ; Angers ; Caen ; Le Mans ; Nantes ; 1996-....) - Espaces Géographiques et Sociétés / ESO
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jeannine Corbonnois, François Laurent, Geneviève Pierre, Frédéric Chantreuil, Lucette Laurens, Dominique Vermersch
Rapporteurs / Rapporteuses : Geneviève Pierre, Frédéric Chantreuil

Résumé

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Les politiques agroenvironnementales se développent en France progressivement par prise de conscience des risques sanitaires et écologiques générés par l’agriculture intensive. Durant un pas de temps assez long, de 1985 à 2015, ces politiques ont évolué en plusieurs étapes.Dans un premier temps les politiques publiques agroenvironnementales ont eu pour objectif de réduire les méfaits de l’agriculture intensive au moyen d’une taxation des externalités négatives (1985-1992). Dans un second temps ces politiques ont participé à l’adoption de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, la rémunération des externalités positives (1992-2003) était assurée par des contrats. Dans cette même période, le développement de la multifonctionnalité de l’agriculture (à partir de 1999) dans des territoires de projets (Contrats Territoriaux d’Exploitation) a incité les agriculteurs à développer une production marchande qui intègre des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, tout en visant par ailleurs une production non marchande d’aménités. Enfin, dans une dernière étape (depuis 2003) les politiques publiques ont cherché à s’inscrire dans le cadre de la durabilité en intégrant le développement économique et social aux politiques agroenvironnementales.Dans ce contexte évolutif, l’articulation entre les politiques publiques agroenvironnementales et la demande sociale à l’échelle de territoires est déterminante en termes d’acceptabilité, d’efficacité et de pérennisation de ces mesures. Les recherches effectuées sur différents terrains montrent que les résultats ne sont pas homogènes : les jointures entre production agricole et aménités qui sont au cœur de notre questionnement varient principalement selon les systèmes de production et le mode de gouvernance territoriale.Le développement des politiques agroenvironnementales a été marqué par une progression indiscutable de la prise de conscience des agriculteurs vis-à-vis des problèmes environnementaux, mais aussi et en parallèle, par la difficulté de l’Etat à négocier avec les agriculteurs des contrats plus efficaces. Nous nous intéressons à ce titre à deux formes alternatives de mise en œuvre de politiques qui s’inscrivent dans des démarches agroenvironnementales durant dans les années 2000-2010 : d’une part, des groupes d’agriculteurs se mobilisent pour créer des observatoires de pratiques agricoles afin de faciliter des négociations avec les autres acteurs du territoire à l’intérieur de cercles fermés (« bien club ») et, d’autre part, l’émergence de contrats entre demandeurs et offreurs d’aménités vise le paiement de services environnementaux. Dans ce dernier cas, l’Etat jugé défaillant est parfois exclu de ces négociations.Cette thèse s’organise à partir de travaux réalisés notamment au sein de l’INRA entre le début des années 2000 et aujourd’hui. Ils permettent de construire un regard tant historique, que prospectif et critique, appuyé sur des expériences concrètes, concernant l’évolution des politiques agroenvironnementales et leur territorialisation.