Thèse soutenue

Les voyages en Orient des écrivains français de 1919 à 1952 : l'Orient romantique à l'épreuve du nouveau siècle

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Auteur / Autrice : Maéva Bovio
Direction : Daniel Lançon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 14/11/2016
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Sarga Moussa
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Venayre
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Bridet, Marie-Ève Thérenty

Résumé

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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Moyen Orient connaît de profonds bouleversements : la carte géopolitique est entièrement modifiée et de nouvelles problématiques se font jour (sionisme, montée des nationalismes arabes). La France s'implante politiquement dans la région en tant que puissance coloniale, par le biais des mandats qui lui sont confiés par la Société des Nations en Syrie et au Liban. Le Moyen Orient de 1952, où figurent désormais l’État d'Israël et de nombreux pays indépendants réunis au sein de la Ligue arabe, n'offre plus le même visage qu'avant 1914.Ces renversements politiques, joints aux progrès de la modernité technique et matérielle et au développement du tourisme de masse, affectent directement la tradition littéraire française du Voyage en Orient, qui a connu son âge d'or au siècle précédent avec les productions de Chateaubriand, Lamartine, Nerval, Flaubert et Loti. Force est de constater que les voyageurs ne désertent pourtant pas les lieux. De Maurice Barrès à Roger Vailland en passant par Paul Morand, Louis Bertrand, Myriam Harry, Roland Dorgelès, Joseph Kessel ou encore Albert Londres, nombreux sont les écrivains et reporters qui se rendent dans la région et lui consacrent un ou plusieurs ouvrages.Notre travail a donc d'abord consisté à constituer un corpus, c'est-à-dire à identifier et classer un vaste ensemble de textes (ouvrages et articles), dont certains fort méconnus aujourd'hui alors qu'ils ne l'étaient pas à l'époque, afin de pouvoir les analyser dans une démarche d'histoire littéraire et selon un point de vue en partie inspiré des études postcoloniales.Il s'est agi de rendre compte d'une production dans son ensemble, tiraillée entre rétrospection mélancolique et description enthousiaste de la modernité : l'Orient romantique fait alors l'objet de vifs débats et le Voyage en Orient se teinte d'une coloration polémique de plus en plus marquée. Loin de l'abandonner, les écrivains voyageurs tentent de redonner vie à cette tradition littéraire en réinventant ses formes et en adoptant une posture parfois moins européocentrée, à rebours de l'acmé coloniale des années trente.L'étude de ces textes qui n'avaient pas encore fait l'objet d'une approche synthétique nous a ainsi permis d'écrire un chapitre nouveau de l'histoire de l'orientalisme littéraire.