Thèse soutenue

Mondialisation et nouvelles techniques de communication : approche sociologique et théorique à partir du cas de la jeunesse Syrienne

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Auteur / Autrice : Hanaa Harfoush
Direction : Jacques Barou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 16/12/2016
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Jean Marcou
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Gonzalez-Quijano, Taoufik Bourgou

Résumé

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L’objet de cette thèse est de s’interroger sur l’accès des jeunes syriens aux nouvelles techniques d’information et de communication et sur les usages qu’ils en ont. Après avoir présenté la Syrie dans ses aspects démographiques, économiques, politiques et culturels et avoir souligné le retard du pays en matière d’accès aux NTIC, le texte aborde les grandes orientations de la sociologie des médias et de la communication et s’efforce de situer le débat entre déterminisme technologique et déterminisme socio-économique en l’inscrivant dans le cadre des efforts d’explication des révoltes arabes des années 2010 et 2011. Après avoir présenté les différentes thèses qui se sont affrontées à ce sujet en particulier à propos du rôle des réseaux socio-numériques simples accélérateurs de la circulation des informations pour les uns ou véritables instruments de la révolte pour les autres, le texte aborde la situation des NTIC en Syrie et l’usage qu’en font les jeunes d’abord à partir des informations quantitatives existantes puis à partir d’une enquête sur un échantillon de jeunes syriens contactés par internet. La thèse analyse leur mode d’accès à internet et aux réseaux sociaux et les usages qu’ils en font ainsi que du téléphone mobile en comparaison avec les médias classiques qu’ils délaissent de plus en plus. Après avoir mis en lumière les difficultés d’accès à internet, le sous équipement du pays en matière d’informatique et de connexion ainsi que les fractures qui existent entre les générations, les sexes et les différentes aires géographiques, la thèse conclue que ce qui attire les jeunes vers les réseaux socio-numériques comme source d’information est lié au discrédit et à la méfiance vis-à-vis des médias classiques contrôlés par le régime ou idéologisés par diverses puissances régionales. Mais dans le contexte de guerre que connaît le pays, les informations circulant sur les réseaux sont de plus en plus idéologisés, reflétant les fractures confessionnelles et ethniques de la société syrienne. Les jeunes en font donc un usage avant tourné vers le divertissement pour oublier la tragique réalité quotidienne.