Thèse soutenue

Conception et mise en oeuvre d'overlays réseau dynamiques pour la résilience du Cloud : Vers une flexibilité et une résilience accrue du Cloud Computing

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Auteur / Autrice : Antoine Fressancourt
Direction : Maurice GagnaireLuigi Iannone
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique et Réseaux
Date : Soutenance le 25/11/2016
Etablissement(s) : Paris, ENST
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Informatique, télécommunications et électronique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Traitement et communication de l'information (Paris ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Bonaventure
Examinateurs / Examinatrices : Jérémie Leguay, Stefano Secci, Cristel Pelsser, Josué Kuri
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Bonaventure, Philippe Owezarski

Résumé

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Aujourd’hui, les services Internet ainsi que les applications de l’informatique en nuage, ou “Cloud Computing”, sont hébergés au sein de grands centres de calculs et de stockage (datacenters). Les opérateurs de services “Cloud” (ou Cloud ServiceProvider (CSP)) s’engagent à fournir à leurs clients un haut niveau de disponibilité de leurs infrastructures et de fiabilité des données traitées. A cette fin, la duplication des applications et des données clients les plus massives peuvent-être amenées à se faire dans des datacenters distants. Du point de vue des CSPs, garantir un haut niveau de résilience doit se faire au moindre coût, tant en termes d’investissements matériel que de coûts opérationnels. L’opération coordonnée des services “Cloud” répartis sur plusieurs datacenters distants nécessite une connectivité performante et résistante aux pannes entre ces sites. A ce titre, la plupart des CSPs mettent en place un maillage de connections redondées à usage privatif louées auprès des fournisseurs de services Internet. A priori, un tel schéma de connectivité est coûteux, peu flexible, le délai d’inclusion d’un nouveau datacenter dans le maillage souhaité pouvant s’avérer prohibitif du point de vue de l’utilisateur final. L’objectif de cette thèse est donc d’assurer la résilience des connections inter-datacenter au moyen d’une approche qui soit à la fois suffisamment dynamique et d’un coût de mise en œuvre inférieur à la constitution d’un maillage de lignes louées auprès des opérateurs. Dans cette démarche, nous nous appuyons sur le fait que les datacenters sont souvent connectés par le biais de plusieurs opérateurs à Internet. Nous définissons alors une architecture réseau superposée (overlay), que nous désignons par "Kumori" (le terme Kumori signifie "nuageux" en japonais) permettant de détecter et de réagir rapidement à des pannes de liens ou de nuds sur Internet entre différents datacenters. Cet overlay se compose de points d’inflexion de routage placés en coïncidence avec des IXPs (Internet Exchange Points). L’architecture Kumori est supposée être supervisée par un contrôleur centralisé. Une fois l’architecture Kumori définie, nous cherchons à en évaluer les caractéristiques en termes de performance et de résilience dans un contexte le plus réaliste possible. Dans un premier temps, nous comparons les performances de l’architecture Kumori à celles de l’architecture RON (Resilient Overlay Network), une autre architecture visant à améliorer la résilience des connexions sur Internet. Nous cherchons ensuite à déterminer le gain en termes de résilience obtenu grâce à l’architecture Kumori vis-à-vis de l’architecture RON en évaluant le nombre de chemins divers pouvant être établis entre les datacenters de deux grands opérateurs de services“Cloud”: Amazon et Atos. A cette fin, nous constituons une représentation d’Internet sous forme d’un graphe orienté à partir de trois jeux de données publics. Les nuds de ce graphe représentent les points de présence géographiques des différents réseaux opérateurs sur Internet. Cela nous permet de prendre en compte les différences de taille entre ces réseaux. L’un des challenges les plus importants que nous avons rencontré lors de cette évaluation est lié à la taille très importante du graphe que nous avons manipulé et à la complexité algorithmique de la recherche de chemins disjoints que nous avons réalisée. Enfin, nous présentons une évaluation économique du coût d’opération de l’architecture Kumori afin d’en évaluer la pertinence économique.