Thèse soutenue

Lieu de savoir, lieu de pouvoir : le laboratoire narratif de l'île dans la littérature Européenne d'après-guerre

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Auteur / Autrice : Iona Andreescu
Direction : Annick LouisJean-Louis Fabiani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2016
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur les arts et le langage (Paris) - Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Christophe Marcel
Examinateurs / Examinatrices : Annick Louis, Jean-Louis Fabiani, Jean-Christophe Marcel, Étienne Anheim, Emmanuel Bouju, Pierre Lassave

Résumé

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Dans la littérature européenne insulaire de l'après-guerre, notamment dans les réécritures de Robinson Crusoé, l'île crée les conditions d'un laboratoire en sciences sociales. Elle révèle ainsi un topos au croisement de l'imaginaire et de la géographie, qui interroge des enjeux socio-politiques constitutifs de la société d'après-guerre. Cette recherche porte sur la littérature îlienne parue entre 1954 et 1982 en Europe occidentale, avec des oeuvres telles que Island de Aldous Huxley (1962), Vendredi ou les limbes du Pacifiques de Michel Tournier (1971) ou encore Un homme obscur de Marguerite Yourcenar (1982). Dans un mélange inédit de fiction et de mémoire collective, les romans d'île d'après-guerre sont porteurs des fonctions esthétiques, cognitives et mentales. Ces oeuvres sont traversées par les préoccupations qui accompagnent, au sortir de la guerre, les changements de perception de la nation, du temps social, de la maîtrise de l'espace, de l'identité telle que perçue dans l'imaginaire européen. Dans les récits, les personnages principaux y sont tous marqués par une rupture intérieure : leurs idées, leurs principes de vie, la civilisation même sont redéfinis, sinon radicalement transformés. Le plus souvent, la littérature îlienne d'après-guerre révèle une évidente inscription historique, articulant des enjeux socio-politiques d'un nouveau régime d'historicité, ainsi qu'une dimension imaginaire qui révèle un désir d'évasion et une projection d'un ailleurs rêvé.