Le problème de la conscience dans la théologie politique de Thomas Hobbes
Auteur / Autrice : | Francesca Rebasti |
Direction : | Luc Foisneau, Marco Geuna |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études politiques. Philosophie politique |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Università degli studi (Milan, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Kinch Hoekstra |
Examinateurs / Examinatrices : Luc Foisneau, Marco Geuna, Kinch Hoekstra, Barbara Carnevali, Raffaella Santi |
Mots clés
Résumé
Pourquoi Hobbes écrivit le Léviathan ? Afin de répondre à cette question cruciale, l'étude suggère que Hobbes entreprit son œuvre politique majeure pour réaliser une réforme radicale des consciences et de la conscience comme catégorie théologico-politique décisive au succès de son programme philosophique. Au cours de celle qu'on a rebaptisée « the age of conscience », le for interne était invoqué comme la garantie dernière du salut individuel et de l'ordre collectif. Chaque devoir, qu'il fût religieux ou politique, se basait sur la conscience ; toutefois, la règle du vivre traversait une crise profonde. Source de « all seditions concerning religion and ecclesiastical government », la conscience s'était révélé un dispositif de contrôle des masses et une maladie létale pour le corps politique et, donc, un obstacle majeur à la constitution de l'État bien-fondé hobbesien. L'étude montre comment Hobbes, après avoir soumis la catégorie-clé de la théologie morale chrétienne à une critique radicale, lui donna un fondement scientifique, qui fit de la cum-scientia le pivot immuable de l'unité de l'état, tout en mettant la sphère publique à l'abri des convictions privées sur le juste et l'injuste. Combinant des méthodologies différentes, comme l'analyse lexicographique et l'histoire conceptuelle, l'étude examine d'abord le caractère problématique de la conscience hobbésienne par rapport aux conceptions contemporaines. Ensuite, elle illustre l'argument étymologique du Léviathan comme point culminant de la réflexion de Hobbes sur la conscience, pour enfin en analyser les implications éthiques et politiques dans le milieu de la casuistique et de la réforme cartésienne du probabilisme.