Auteur / Autrice : | Anthony Buisson |
Direction : | Arlette Darfeuille-Michaud, Gilles Bommelaer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la sante |
Date : | Soutenance le 09/09/2016 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Microbes, Intestin, Inflammation et Susceptibilité de l’Hôte |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Gilles Bommelaer, Jean-Pierre Hugot, Franck Carbonnel, Nicolas Barnich |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La maladie de Crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), dont la physiopathologie résulterait d’une interaction anormale entre le microbiote intestinal et le système immunitaire de l’hôte sous l’influence de facteurs génétiques et environnementaux. Au sein de ce microbiote, les E. coli adhérents et invasifs (AIEC) colonisent la muqueuse iléale des patients atteints de la MC et sont capables de survivre et se multiplier à l’intérieur des macrophages. Par ailleurs, les objectifs thérapeutiques de la MC et notamment la cicatrisation muqueuse endoscopique nécessitent des endoscopies répétées, peu acceptables du point de vue des patients. Parmi les moyens alternatifs, la calprotectine fécale est le marqueur fécal de référence même si ses performances semblent diminuées dans certaines situations comme la maladie iléale pure. Le premier objectif de ces travaux étaient de comparer la capacité des macrophages dérivés de monocytes (MDM) issus de patients atteints de MC, de rectocolite hémorragique (RCH) ou de sujets sains à contrôler l’infection par les AIEC et d’identifier les facteurs associés à cette multiplication des AIEC et notamment le rôle des polymorphismes génétiques associés à la MC en lien avec l’autophagie. Les AIEC se multipliaient de manière plus importante que la souche non pathogène K12 dans les macrophages quel que soit leur origine. L’entrée des AIEC (1h post- infection) ne variait pas en fonction de la provenance des macrophages. La survie des AIEC était augmentée dans les MDM issus de patients MC comparés à ceux issus de RCH ou de sujets contrôles. En analyse multivariée, cette survie était positivement corrélée à la sécrétion d’IL1β mais était diminuée en présence des variants à risque pour ULK1 (p=0,046) et XBP1 (p=0,014). Les MDM issus de patients MC étaient incapable de contrôler la multiplication des AIEC contrairement à ceux issus de RCH ou de sujets contrôles d’autant plus en présence du variant à risque pour IRGM (p=0,045). L’infection des MDM de patients MC par les bactéries AIEC induit un profil de sécrétion cytokinique pro-inflammatoire. La deuxième partie de ces travaux avait pour but de comparer les performances de la chitinase 3-like 1 fécale (CHI3L1), une protéine de l’hôte interagissant avec un facteur de virulence des AIEC, et la métalloprotéase matricielle 9 (MMP-9) pour détecter l’activité inflammatoire endoscopique de la MC en comparaison du marqueur fécal de référence, la calprotectine. Les taux de CHI3L1, de MMP-9 et de calprotectine fécales étaient corrélés au ‘Crohn’s Disease Endoscopic Index of Severity’ (CDEIS) et étaient significativement augmentés en présence d’ulcérations endoscopiques. En cas d’atteinte iléale pure, la CHI3L1 fécale semblait mieux corrélée au CDEIS que la calprotectine fécale. Le seuil de CHI3L1 fécale de 15 ng/g présentait de meilleures performances que la calprotectine fécale pour détecter la présence d’ulcérations endoscopiques. La MMP-9 étaient un marqueur performant pour détecter la présence de lésions endoscopiques dans les MICI. En conclusion, nous avons montré qu’il existe un défaut des macrophages à contrôler l’infection par les bactéries AIEC chez les patients atteints de MC en rapport avec les variants à risque impliqués dans l’autophagie conduisant à un phénotype de macrophages pro-inflammatoires. La CHI3L1 fécale, connue comme une protéine de l’hôte interagissant avec un facteur de virulence des AIEC, tout comme la MMP-9 semblent être de bons marqueurs d’activité endoscopique dans les MICI.