Thèse de doctorat en Recherche clinique, innovation, technologie, santé publique
Sous la direction de Véronique Lelong-Boulouard et de Marie-Laure Bocca.
Soutenue en 2016
à Caen , dans le cadre de École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) , en partenariat avec Mobilités : Attention, Orientation et Chronobiologie (Caen ; 2012-2016) (laboratoire) , Université de Caen. UFR de médecine (autre partenaire) et de Normandie Université (autre partenaire) .
Le président du jury était Thomas Fréret.
Le jury était composé de Véronique Lelong-Boulouard, Marie-Laure Bocca, Thomas Fréret, Catherine Belzung, Sylvie Granon, Claire Lafay-Chebassier.
Les rapporteurs étaient Catherine Belzung, Sylvie Granon.
Le zolpidem est une substance hypnotique capable d’induire et de maintenir le sommeil. La consommation de ce médicament est en constante augmentation. L’accroissement des données épidémiologiques et expérimentales liant zolpidem et risques de chute et/ou d’accident routier en font un problème de santé publique. Ces perturbations dans les mobilités pourraient notamment être en relation avec des effets résiduels du zolpidem sur les processus attentionnels et exécutifs. Nos travaux de thèse réalisés chez le rat, complètent les données de la littérature disponibles chez l’homme en précisant la nature des effets résiduels attentionnels induits après une prise aiguë de zolpidem. Des effets résiduels ont été mis en évidence sur l’attention sélective, l’attention soutenue et la flexibilité attentionnelle mais également sur la vitesse de traitement de l’information. L’administration subchronique (7 jours) de zolpidem entraîne une disparition de ces effets résiduels et n’induit pas de modification concernant la densité des récepteurs GABAA au niveau des zones spécifiques de ces processus. Enfin, l’administration chronique de zolpidem pendant 3 mois ne révèle aucun déficit attentionnel, exécutif ou mnésique ni de modifications anatomiques du cortex frontal et de l’hippocampe. Nos résultats suggèrent que la période d’initiation de traitement ou les prises isolées de zolpidem constituent des périodes critiques concernant le risque d’apparition d’effets résiduels attentionnels, ce qui impose une grande prudence en matière de conduite automobile mais également concernant les risques de chute dans la population âgée.
Attentional and executive residual effect of zolpidem in rat
Use of zolpidem, a hypnotic substance used to induce and maintain sleep, is growing in France. Increasingly however, epidemiological and experimental data link zolpidem to the risk of traffic accidents and/or falls in the elderly, making it a problem for public health. These disruptions in mobility could be related to the residual effects of zolpidem on attentional and executive processes. Our work, conducted in rats, compliments the data available for humans by specifying the nature of residual attentional effects following acute zolpidem administration. We identified residual effects on selective attention, sustained attention and attentional flexibility but also processing speed. The sub-chronic administration (7 days) of zolpidem suppressed these residual effects and did not induce any change in the density of GABAA receptors of specific areas involved in these processes. Finally, chronic administration of zolpidem (3 months) did not induce attention, executive or memory deficits, nor anatomical changes in the frontal cortex and hippocampus. These results suggest that the acute zolpidem treatment and the period of initiation of chronic intake constitute a critical period during which there is a higher risk of developing residual effects. In the future, the benefits of zolpidem must be weighed against these residual effects, and patients should be counseled to exercise proper care when driving. Additionally, administration of zolpidem to elderly patients, in which the consequences of a fall can be devastating, should be considered carefully.