Thèse soutenue

Le rôle de la facture apparente en peinture : Berthe Morisot, Vincent Van Gogh et Francis Bacon, au prisme des sciences cognitives
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Auteur / Autrice : Judith Haziot
Direction : Lorenzo Vinciguerra
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art et esthétique
Date : Soutenance le 16/06/2016
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en arts et esthétique (Amiens ; 1993-....)
Jury : Président / Présidente : Roberto Casati
Examinateurs / Examinatrices : Lorenzo Vinciguerra, Noëlle Batt, El Mustapha Mouaddib, Chiara Cappelletto
Rapporteurs / Rapporteuses : Noëlle Batt, El Mustapha Mouaddib

Résumé

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Y a-t-il un rapport entre l'effet provoqué par une image et sa texture? L'illusionnisme pictural issu de la Renaissance, fondé sur la perspective linéaire, avait cherché à effacer toute trace de la facture en peinture. La présence du corps de l'artiste dans cette facture devenue apparente n'apporte-t-elle pas une émotion plus immédiate? Cette thèse montre que les découvertes des sciences cognitives sur la perception ont été pressenties par des peintres des XIX et XXe siècles, en particulier B. Morisot, V. Van Gogh, et F. Bacon qui ont bouleversé les habitudes du regard. Ces artistes se sont rendus compte qu'une image parcellaire, gardant sa facture visible, ne nuisait pas à la réception de celle-ci, au contraire. Van Gogh et Bacon ont fait remarquer qu'une telle manière de représenter, favorisant les "imperfections", laissant la matière apparente, produisait sur le spectateur un effet plus immédiat et plus fort qu'une autre à l'aspect fini, maîtrisé rationnellement du début à la fin. Sera analysée la démarche de ces peintres qui vont vers une prise de conscience fort intéressante au regard des sciences cognitives. Une étude anatomique et psycho-physiologique de la vision montre d'étonnantes passerelles avec les intuitions de ces peintres. La trace du geste donne des informations motrices que le cerveau peut capter. Le flou, l'inachevé appellent notre perception à combler les vides, car le cerveau ne cesse de scénariser, à l'origine pour sa sauvegarde, à partir de ce qui n'est que probable, incertain. Les surfaces où la texture est très apparente nous font pénétrer au cœur du processus de fabrication de l'œuvre, et aux conditions de possibilité de la créativité