Penser l'incroyance pour penser notre temps : logiques du croire et du savoir dans une société qui a proclamé successivement "la mort de Dieu", "la fin des idéologies", et la "chute de la fonction paternelle", à partir de la subversion psychanalytique : ouvrir un champ, élaborer une clinique
Auteur / Autrice : | Frédérique Riedlin |
Direction : | Gérard Pommier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche en psychopathologie et psychanalyse |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Jury : | Président / Présidente : Christian Hoffmann |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michèle Benhaïm, Éric Bidaud |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Qu'en est-il de l'incroyance dans une société, une culture, qui a proclamé sur le plan philosophique 'la mort de Dieu', sur le plan politique 'la fin des idéologies', sur le plan psychopathologique et anthropologique, la 'chute de la fonction paternelle ? N'était-ce là que des discours de défense dans l'après coup d'une période marquée par les traumatismes du siècle dernier et l'indétermination de l'avenir ? Ou s'agit-il d'une véritable modification structurelle de notre rapport au symbolique ? Notre thèse est que l'approche psychanalytique, précisément freudienne et lacanienne, à la fois manifeste et latente dans leur théorie, des notions de croyance et d'incroyance, nous permet de subvertir un sens réducteur et galvaudé de l'athéisme, et de penser les fondements d'une incroyance actuelle, au-delà de sa seule détermination religieuse ou psychotique, entre défi, défaite, et défaut, à la fois comme symptôme de notre temps, mais aussi comme l'invention d'un savoir sur le réel, à partir de l'ouverture d'un champ d'élaboration que nous désignerons après l'expression de Lacan comme « au-delà de la logique divine ». Notre démarche consiste à dégager les fondements et poser les jalons de ce champ : en exhumant tout d'abord les ressorts de l'approche psychanalytique de la croyance et de l'incroyance puis en faisant travailler les points d'articulations et de démarcations entre incroyance scientifique et incroyance psychanalytique, à travers la référence lacanienne aux figures de Descartes, de Cantor, et de Joyce, pour dégager finalement les implications et les premières applications de ce champ, d'un point de vue psychopathologique, clinique, philosophique et social.