Thèse soutenue

La tortue, le requin et le jaguar. : L'aménagement du territoire et la gouvernance des ressources naturelles dans les aires protégées, par les instruments de politique. Les cas des Galápagos et du Yasuní en Equateur.
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Auteur / Autrice : Elena Ciccozzi
Direction : Sébastien Velut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie et aménagement urbain
Date : Soutenance le 09/12/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques
Jury : Président / Présidente : Martine Droulers
Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Velut, Martine Droulers, Yann Bertacchini, Guillaume Fontaine, Céline Broggio

Résumé

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Espaces emblématiques des dynamiques complexes entre l’homme et l’écosystème dans des aires protégées abritant des ressources naturelles commune, les îles Galápagos et le Yasuní en Équateur partagent une histoire de dégradation environnementale, conflits socio-environnementaux et chaos territorial. La présence de biens communs, source d’une rente économique liée à la biodiversité et aux hydrocarbures (Yasuní) attire depuis un demi-siècle les intérêts des industriels du pétrole et du tourisme qui ont systématiquement exercé un poids déterminant sur les décisions en matière d’aménagement et de gestion de ces espaces, influant également sur leur gouvernance. Cette réalité joue à l’encontre de politiques d’aménagement territorial pour les deux espaces, Réserves de la Biosphère de l’UNESCO, depuis des décennies. Les Galápagos et le Yasuní témoignent en même temps de la manière dont les gouvernements équatoriens ont eu recours à une « instrumentation » des politiques pour décider le sort des deux aires protégées. Cette thèse montre comment un problème structurel – l’absence d’une politique d’aménagement territorial – a facilité la mobilisation d’instruments de politique pour administrer les deux réserves naturelles. L’histoire du Yasuní est un exemple éloquent de cette pratique d’instrumentation de politiques. La création du parc en 1979, puis les modifications de ses limites et le découpage de la Réserve de la Biosphère Yasuní, dont le parc est le noyau, ont été tous réalisés par des instruments de politiques. De même, aux Galápagos la puissance publique a opéré ses choix en matière d’accès aux espaces protégés et d’utilisation de leurs ressources, en privilégiant les instruments de politique. La loi spéciale des Galápagos (LOREG) a de facto gouverné l’archipel depuis son entrée en vigueur en 1998. Dans les deux cas, l’absence d’une politique d’aménagement territorial a permis l’adoption de décisions top-down sur l’administration des deux espaces.La «révolution citoyenne» du président Correa, en dépit d’une profonde refonte institutionnelle et d’un nouveau paradigme de développement – le Buen Vivir, ou Sumak Kawsay – ne saura changer la manière d’aménager les espaces des deux aires protégées. La planification est élevée à politique d’État qui prime sur toute autre politique, mais dans cette vision l’aménagement du territoire devient un instrument au service de la planification étatique.Ce travail, conduit dans une perspective interdisciplinaire en utilisant une grille de lecture encore peu explorée (les instruments de politique publique) veut aussi contribuer à de nouvelles pistes de réflexion sur l’action publique en matière d’aménagement du territoire ainsi que sur la gouvernance d’aires protégées riches en ressources naturelles communes.