Auteur / Autrice : | Laurent David |
Direction : | Aliyah Morgenstern |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique anglaise |
Date : | Soutenance le 05/12/2015 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone | |
Jury : | Président / Présidente : Claude Delmas |
Examinateurs / Examinatrices : Aliyah Morgenstern, Claude Delmas, Martine Sekali, Christophe Parisse, Eric Corre, Ludovica Serratrice |
Résumé
Les travaux précédents menés en acquisition du langage soutiennent que les premières formes verbales de l’enfant sont limitées à l’expression de l’ici et maintenant (Weist, 1991). Cependant, une étude sur le développement du système verbal temporel en français (Parisse & Morgenstern, 2012) montre que l’enfant dispose d’une capacité à faire référence au passé de manière précoce, avant la production de marqueurs spécifiques dédiés à cet effet. Les études sur l’acquisition de l’aspect établissent une forte corrélation entre la production des verbes téliques et l’aspect perfectif (Shirai & Andersen, 1995), sans toutefois distinguer les marqueurs prétérit et present perfect. Slobin (1994) montre que le present perfect présente des fonctions communicatives spécifiques en lien avec l’expression du résultat et de l’expérience. À notre connaissance, aucune étude développementale de l’acquisition de ce marqueur n’a été menée jusqu’à présent. Nous nous proposons d’étudier les productions précoces de present perfect chez deux enfants britanniques dans le cadre des premiers usages des marqueurs de l’ici et maintenant et du décentrement dans le passé et de leurs valeurs dans le langage adressé à l’enfant. Nous avons mené des analyses quantitatives et qualitatives sur deux corpus longitudinaux denses d’interactions orales spontanées adulte/enfant (Tomasello, 2003). Nos résultats suggèrent que les productions précoces de present perfect résultent de la fréquence du marqueur trouvée chez l’adulte et du développement cognitif de l’enfant. L’étude des premiers usages du marqueur révèle que l’enfant s’appuie d’abord sur un état résultant visible à T0. Progressivement, l’enfant se sert de l’état résultant attaché à la production du marqueur pour verbaliser des attentes ou des intentions présupposées à T0. L’enfant demande ainsi à l’adulte de répondre à des besoins spécifiques exprimés dans la situation présente.