Thèse soutenue

Multilinguisme et pouvoir dans le cinéma français contemporain
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Auteur / Autrice : Gemma King
Direction : Raphaëlle MoineVéronique Duché-GavetAndrew McGregor
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 03/07/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec University of Melbourne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Laurent Jullier
Examinateurs / Examinatrices : Raphaëlle Moine, Véronique Duché-Gavet, Andrew McGregor, Laurent Jullier, Martin Barnier, Ben McCann

Résumé

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Le dialogue en langues autres que le français a figuré dans un petit nombre de films depuis la naissance du cinéma français. Cependant, l’usage de langues multiples pour (re)négocier les rapports de pouvoir devient un élément thématique et narratif important dans le cinéma contemporain. Dans ces films, la représentation du statut d’une gamme de langues autres que le français est en train d’évoluer. A travers l’apprentissage de la langue et le code-switching stratégique, les personnages obtiennent et exercent le pouvoir de manières novatrices. En exploitant leur connaissance d’une variété de langues, des linguas francas comme l’anglais, à des langues d’immigration, souvent socio-politiquement marginalisées, comme l’arabe ou le kurde, les personnages multilingues de ces films présentent une contre-perspective aux idéologies dominatrices du rôle et du statut de la langue française. Cette thèse examine le rôle du pouvoir social et son rapport avec la langue, tel qu’il est représenté dans les films multilingues français contemporains, en se focalisant en particulier sur quatre études de cas représentatives : Polisse (Maïwenn 2011), Un prophète (Jacques Audiard 2009), Welcome (Philippe Lioret 2009) et London River (Rachid Bouchareb 2009). Ces films sont analysés selon la perspective du multiculturalisme polycentrique, théorie développée par Ella Shohat et Robert Stam. Cette théorie propose « de disperser le pouvoir, de valoriser les dévalorisés, de transformer les institutions et discours subordonnants ». En considérant ces films comme l’illustration d’une tendance plus générale dans le cinéma français, cette thèse montre que les films français multilingues contemporains commencent à remettre en cause les politiques linguistiques qui placent, dans le cadre national, la langue française en position unique de « langue de pouvoir » et à introduire une nouvelle vision des rapports de pouvoir linguistiques, ce qui met en avant la valeur de langues étrangères (même les plus marginalisées historiquement), dans le contexte du cinéma français contemporain.