Thèse soutenue

Partir des îles Amani et y (re)venir : mouvements de population et redéfinitions identitaires en contexte japonais
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Auteur / Autrice : Audrey Soula
Direction : Anne Bouchy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et historique
Date : Soutenance le 27/11/2015
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Galia Valtchinova
Examinateurs / Examinatrices : Anne Bouchy, Alban Bensa, Sophie Houdart, Catherine Choron-Baix
Rapporteurs / Rapporteuses : Alban Bensa, Sophie Houdart

Résumé

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À travers l’analyse des mouvements de population entre les îles Amami et la métropole japonaise, dite « Hondo », ce travail examine les processus de (re)définitions identitaires à l’œuvre chez les habitants de ce petit archipel au Sud-Ouest du Japon, ainsi que les effets de ces mouvements sur les représentations de leur territoire. Les divers types de mobilité repérables chez les gens des îles Amami sont intimement liés à l’histoire de la région. Anciennement intégré au royaume des Ryûkyû, puis sous la domination de la province de Satsuma, l’archipel fut placé sous administration américaine après la Seconde Guerre mondiale, avant d’être rétrocédé au Japon en 1953. Cet arrière-plan historique singulier a eu de multiples conséquences, au premier rang desquelles figure une importante migration interne de personnes originaires d’Amami vers les grands centres urbains de la métropole, en particulier dans la région de Hanshin (Kôbe, Amagasaki, Ôsaka). L’attention portée à l’élaboration de différences « culturelles » entre la métropole japonaise et les habitants des îles Amami met en lumière la volonté de construction d’une nation homogène par les gouvernements successifs depuis Meiji. Cette différenciation a donné lieu à un double processus : d’une part, la marginalisation de la population originaire d’Amami à son arrivée en métropole à partir du début du XXe siècle ; d’autre part, des regroupements d’Amamiens au sein de diverses initiatives culturelles (« amicales des anciens », cours de « chants des îles », médias à destination des « minorités »). Un certain nombre d’« évènements » survenus depuis les années 1990 invitent ensuite à s’interroger sur l’actuelle valorisation de l’« identité amamienne ». L’analyse de trajectoires individuelles permet de faire émerger les multiples raisons d’un mouvement de « retour vers » ou de « départ pour » les îles Amami, ainsi que les effets de ces installations. Ce travail révèle ainsi le dynamisme actuel d’Amami, et, par là, permet de saisir les requalifications de cet archipel et de ses habitants, tout comme sa place actuelle à l’intérieur du Japon.