Thèse soutenue

Une affinité paradoxale : Epicurisme et augustinisme dans la pensée de Pierre Bayle

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Auteur / Autrice : Élodie Argaud
Direction : Antony McKenna
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 19/06/2015
Etablissement(s) : Saint-Etienne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'histoire de la pensée classique (Saint-Étienne ; 1990-2015)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Bury
Examinateurs / Examinatrices : Hubert Bost, Jean-François Moreau, Gianni Paganini, Maria-Cristina Pitassi, Laurent Thirouin

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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On trouve sous la plume de Bayle des jugements critiques fondés sur des rapprochements pour le moins étonnants : de Pascal, il dresse un portrait en nouvel Epicure, et de Malebranche, il assimile la morale augustinienne à une morale épicurienne. On a souvent considéré ces commentaires comme de simples arguments polémiques sans fondement dans l'architecture des pensées commentées. Pourtant, Bayle théorise lui-même l'art d"établir ces parentés paradoxales comme un acte d' interprétation : il se définit comme un "petit auteur " dont la tâche est d' interpréter au plus juste les textes en opérant de "belles applications", c'est-à-dire en conférant au texte un nouveau contexte pertinent susceptible d'en faire ressortir la signification. Nous nous proposons de donner tout son sérieux théorique à l'affinité paradoxale décelée par Bayle entre augustinisme et épicurisme dans la mesure où elle est susceptible de nous renseigner autant sur la propre pensée de Bayle que sur les oeuvres dont il entreprend la lecture. Cette affinité repose sur la notion de plaisir, dont Bayle montre qu'elle est au coeur des anthropologies augustinienne et épicurienne. Il en décline tour à tour les conséquences morale, théologique, spirituelle, politique et épistémologique, jusqu'à récrire ce que l'on peut considérer comme un dialogue entre Augustin et Epicure, dialogue qui n'a pas été correctement développé à ses yeux. Il en résulte que l'épicurisme lui paraît beaucoup plus "proportionné" que l'augustinisme à la nature de l'homme tel qu'il est.