Thèse soutenue

Développement du turc et du français en situation de bilinguisme précoce. Le cas d’enfants d’origine turque scolarisés en maternelle

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Auteur / Autrice : Büşra Hamurcu Süverdem
Direction : Mehmet-Ali AkinciRégine Delamotte-Legrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage - linguistique
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Rouen
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Dynamiques sociales et langagières (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2012-2017)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Mehmet-Ali Akinci, Régine Delamotte-Legrand, Christine Hélot, Marzena Watorek, Marie-Claude Penloup, Georges Daniel Véronique
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Hélot, Marzena Watorek

Résumé

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Le bilinguisme des enfants issus de l’immigration turque a fait le sujet de beaucoup d’études. Ces dernières ciblent, en général, leurs compétences linguistiques et l’effet de leur bilinguisme sur leur réussite scolaire. Or, relativement peu d’études portent sur le développement des compétences interactionnelles et langagières des bilingues franco-turcs précoces. L’objectif de notre étude est de comprendre le rôle des pratiques langagières familiales dans le développement interactionnel et langagier des enfants issus de l’immigration turque scolarisés en maternelle. Pour ce faire, nous avons réalisé une étude longitudinale auprès d’enfants issus de l’immigration turque. Nous avons observé le développement des compétences langagières des enfants dès leur entrée en petite section de maternelle jusqu’à a fin de la moyenne section. Ces enfants appartiennent à deux types de famille différents : des parents qui pratiquent essentiellement le turc à la maison (Type 1) et des parents qui pratiquent indifféremment le turc et le français à la maison (Type 2). Le corpus est constitué d’interactions verbales entre l’adulte et les enfants. Nous y avons étudié la thématique des échanges, l’usage de la gestualité, la diversité des genres, les modalités d’énoncés et la diversité lexicale. Les résultats montrent que les pratiques langagières familiales ont un impact sur les compétences interactionnelles et langagières des enfants. Les enfants du Type 1 proposent plus de thèmes dans leur langue dominante, le turc, alors que ceux du Type 2 en proposent davantage en français, dont la pratique au sein de la famille est renforcée par la scolarisation. Les deux types d’enfants font usage de la gestualité afin de remédier à leurs lacunes linguistiques, en français pour les premiers, et en turc pour les seconds. Bien que l’adulte soit dominantes dans toutes les interactions du corpus, cette domination est plus importante avec les enfants Type 2, plus souvent sollicités par l’adulte lors de l’activité quelle que soit la langue de l’interaction. Les enfants Type 1 font preuve de plus d’autonomie et nécessitent moins la sollicitation de l’adulte pour s’exprimer. Cependant, d’un point de vue développemental, à la fin de la moyenne section de maternelle, les différences entre les deux types d’enfants dans les interactions en français sont faibles, alors que dans les interactions en turc, les enfants Type 1 présentent des compétences plus développées en turc par rapport à ceux du Type 2, notamment au niveau de la diversité lexicale.