Thèse soutenue

Paléoenvironnements et reconstitutions paléoclimatiques du Pléistocène moyen de Thaïlande et leur impact sur la biodiversité et la distribution des espèces : la contribution de la faune de vertébrés du gisement de Khok Sung (Province du Khorat)

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Auteur / Autrice : Kantapon Suraprasit
Direction : Stéphane DucrocqSomsak PanhaJean-Jacques Jaeger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Paléontologie des vertébrés
Date : Soutenance le 16/11/2015
Etablissement(s) : Poitiers en cotutelle avec Université de Chulalongkorn (Bangkok)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pour l'environnement Gay Lussac (La Rochelle ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de paléontologie, évolution, paléoécosystèmes, paléoprimatologie - PALEVOPRIM (Poitiers ; 2000-....)
faculte : Université de Poitiers. UFR des sciences fondamentales et appliquées
Jury : Président / Présidente : Patrick Vignaud
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Ducrocq, Somsak Panha, Jean-Jacques Jaeger, Yaowalak Chaimanee, John De Vos
Rapporteurs / Rapporteuses : Hervé Bocherens, Colin P. Groves

Résumé

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La sablière de Khok Sung, dans la province de Nakhon Ratchasima, qui a livré plus d'un millier de fossiles de mammifères et de reptiles (cranes, dents isolées et restes post-craniens), abrite la faune de vertébrés du Pléistocène la plus riche de Thaïlande. La faune mammalienne qui est décrite ici en détail, se compose d'au moins 18 espèces identifiées (12 genres), y compris un primate et des proboscidiens, rhinocéros, suidés, bovidés, cervidés et carnivores. Elle compte principalement des taxons encore représentés de nos jours, ainsi que quelques taxons globalement ou localement éteints. A partir des données paléomagnétiques et des comparaisons fauniques, l'âge de la faune de Khok Sung est estimé au Pléistocène Moyen tardif, vers 188000 ou 213000 ans. Par rapport aux autres faunes diversifiées du Pléistocène d'Asie du Sud Est, l'assemblage de Khok Sung est caractérisé par une association des taxons Stegodon-Ailuropoda, comparable en cela au site de Thum Wiman Nakin, ce qui supporte l'hypothèse selon laquelle le Nord Est de la Thaïlande était un corridor biogéographique appartenant à la route migratoire Sino-Malaise, entre la Chine du Sud et l'île de Java. L'analyse des isotopes stables du carbone à partir de l'émail des ongulés fossiles révèle la présence d'une partition de niches entre les méga-herbivores et au sein des cervidés. Les valeurs du d13C de l'émail suggèrent également que les ruminants ont consommé une grande quantité de plantes en C4, ce qui indique que les prairies à graminées étaient particulièrement répandues en Thaïlande à cette époque où les écosystèmes n'étaient pas encore soumis à l'influence anthropique. La mesure des isotopes stables de l'oxygène, obtenue par échantillonnage sérié de l'émail des dents de grands mammifères, et l'analyse du cénogramme de la localité de Khok Sung reflètent une importante variation saisonnière des précipitations et de la température, associée à des conditions climatiques relativement humides.