Thèse soutenue

Analyse à grande échelle d'IRM fonctionnelle pour accumuler la connaissance sur les fonctions cérébrales

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Auteur / Autrice : Yannick Schwartz
Direction : Jean-Baptiste PolineBertrand Thirion
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 21/04/2015
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Informatique de Paris-Sud
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Parietal. Equipe de recherche
Jury : Président / Présidente : Alain Denise
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Baptiste Poline, Alain Denise, Finn Årup Nielsen, Tor Wager, Yves Burnod, Simon Eickhoff, Gaël Varoquaux
Rapporteurs / Rapporteuses : Finn Årup Nielsen, Tor Wager

Résumé

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Comment peut-on accumuler de la connaissance sur les fonctions cérébrales ? Comment peut-on bénéficier d'années de recherche en IRM fonctionnelle (IRMf) pour analyser des processus cognitifs plus fins et construire un modèle exhaustif du cerveau ? Les chercheurs se basent habituellement sur des études individuelles pour identifier des régions cérébrales recrutées par les processus cognitifs. La comparaison avec l'historique du domaine se fait généralement manuellement pas le biais de la littérature, qui permet de définir des régions d'intérêt dans le cerveau. Les méta-analyses permettent de définir des méthodes plus formelles et automatisables pour analyser la littérature. Cette thèse examine trois manières d'accumuler et d'organiser les connaissances sur le fonctionnement du cerveau en utilisant des cartes d'activation cérébrales d'un grand nombre d'études. Premièrement, nous présentons une approche qui utilise conjointement deux expériences d'IRMf similaires pour mieux conditionner une analyse statistique. Nous montrons que cette méthode est une alternative intéressante par rapport aux analyses qui utilisent des régions d'intérêts, mais demande cependant un travail manuel dans la sélection des études qui l'empêche de monter à l'échelle. A cause de la difficulté à sélectionner automatiquement les études, notre deuxième contribution se focalise sur l'analyse d'une unique étude présentant un grand nombre de conditions expérimentales. Cette méthode estime des réseaux fonctionnels (ensemble de régions cérébrales) et les associe à des profils fonctionnels (ensemble pondéré de descripteurs cognitifs). Les limitations de cette approche viennent du fait que nous n'utilisons qu'une seule étude, et qu'elle se base sur un modèle non supervisé qui est par conséquent plus difficile à valider. Ce travail nous a cependant apporté la notion de labels cognitifs, qui est centrale pour notre dernière contribution. Cette dernière contribution présente une méthode qui a pour objectif d'apprendre des atlas fonctionnels en combinant plusieurs jeux de données. [Henson2006] montre qu'une inférence directe, c.a.d. la probabilité d'une activation étant donné un processus cognitif, n'est souvent pas suffisante pour conclure sur l'engagement de régions cérébrales pour le processus cognitif en question. Réciproquement, [Poldrack 2006] présente l'inférence inverse qui est la probabilité qu'un processus cognitif soit impliqué étant donné qu'une région cérébrale est activée, et décrit le risque de raisonnements fallacieux qui peuvent en découler. Pour éviter ces problèmes, il ne faut utiliser l'inférence inverse que dans un contexte où l'on suffisamment bien échantillonné l'espace cognitif pour pouvoir faire une inférence pertinente. Nous présentons une méthode qui utilise un «  meta-design » pour décrire des tâches cognitives avec un vocabulaire commun, et qui combine les inférences directe et inverse pour mettre en évidence des réseaux fonctionnels qui sont cohérents à travers les études. Nous utilisons un modèle prédictif pour l'inférence inverse, et effectuons les prédictions sur de nouvelles études pour s'assurer que la méthode n'apprend pas certaines idiosyncrasies des données d'entrées. Cette dernière contribution nous a permis d'apprendre des réseaux fonctionnels, et de les associer avec des concepts cognitifs. Nous avons exploré différentes approches pour analyser conjointement des études d'IRMf. L'une des difficultés principales était de trouver un cadre commun qui permette d'analyser ensemble ces études malgré leur diversité. Ce cadre s'est instancié sous la forme d'un vocabulaire commun pour décrire les tâches d'IRMf. et a permis d'établir un modèle statistique du cerveau à grande échelle et d'accumuler des connaissances à travers des études d'IRM fonctionnelle.