Entre voisinage et parenté à Samarcande : une communauté locale sur fond de migrations internationales
Auteur / Autrice : | Christilla Marteau d'Autry |
Direction : | Laurence Caillet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance le 11/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre). Bibliothèque. Section des archives |
Jury : | Président / Présidente : Frédérique Fogel |
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Caillet, Frédérique Fogel, Tiphaine Barthélémy de Saizieu, Marco Buttino, Catherine Poujol, Sabine Trebinjac | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Tiphaine Barthélémy de Saizieu, Marco Buttino |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Fruit d’une enquête ethnographique de trois ans menée dans un quartier de Samarcande, ce présent travail questionne les fondements et l’usage du sentiment d’appartenance à une communauté locale. Depuis l’éclatement de l’Union soviétique, l’Ouzbékistan indépendant fonde en effet sa légitimité sur l’affirmation d’un ethos particulier qui s’incarnerait dans ces communautés. Cependant leur rôle central semble, de prime abord, fragilisé à la fois par leur institutionnalisation et par le développement rapide des migrations internationales. Toutefois un faisceau d’hypothèses laisse penser que le sentiment d’appartenance s’enracine moins dans un passé commun que dans un système de valeurs qui se manifesteraient dans des pratiques communautaires constamment réactivées par des liens de voisinage et de parenté. Les discours insistent de fait sur le caractère plus ou moins contraint et spontané de la participation à ces pratiques selon qu’elles sont prescrites par l’État ou préconisées par la communauté. L’accent mis sur la commensalité permet de concevoir la consubstantialité des membres de la communauté. De plus, filiation agnatique et patrivirilocalité consolident le socle idéologique d’une autochtonie imaginaire. Tandis que sur ce fond de forte idéologie agnatique, sociabilités masculines et féminines se déploient dans des sphères distinctes, les liens cognatiques conservent toute leur importance. Enfin, l’accomplissement de soi passe par l’organisation de rituels qui donnent lieu à des cérémonies ostentatoires et dispendieuses, souvent financées par les migrations. Le faste occasionné, manifeste par le nombre de personnes mobilisées, est source de prestige individuel tandis que la circulation des dons, conçus comme le remboursement d’une dette originelle, rend possible la reproduction de la communauté.