Thèse soutenue

Humanité désirée, humanité simulée : etude de l'effet de présence dans les objets anthropomorphiques au Japon

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Auteur / Autrice : Agnès Giard
Direction : Laurence Caillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 29/06/2015
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...)
Jury : Président / Présidente : Philippe Combessie
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Caillet, Philippe Combessie, Brigitte Derlon, Denis Vidal, Emmanuel Grimaud, Sophie Houdard, François Macé, Marika Moisseeff
Rapporteurs / Rapporteuses : Brigitte Derlon, Denis Vidal

Mots clés

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Résumé

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Une dizaine de compagnies s’efforcent actuellement au Japon d’améliorer le réalisme d’ersatz humains commercialisés comme poupées sexuelles sous le nom de love doll. L’enquête, principalement menée au sein de la firme Orient Industrie – leader sur le marché des reproductions de corps féminins – porte sur le travail de recherche mené par les designers, les ingénieurs et les commerciaux pour donner aux poupées, sur le plan technique, esthétique et marketing, l’apparence d’êtres conscients, dotés d’une vie intérieure. Quels procédés mettent-ils en œuvre pour créer un « effet de présence »? En évitant de reproduire l’humain à l’identique, ils élaborent une créature imaginaire qui questionne ce qu’est l’humain, au-delà de la forme. Cette créature, dont la fonction première est de susciter le désir, s’offre paradoxalement comme une sorte de véhicule vacant, absent, en attente, qui simule l’humain en s’en faisant le miroir… renvoyant ses créateurs, ses utilisateurs et peut-être aussi la société tout entière à la problématique de la personne comme réceptacle. La thèse se compose de trois parties qui abordent la love doll sous ses aspects principaux : en tant que « substitut » (migawari), en tant que « miroir » (kagami), en tant que « double » (bunshin). Ces trois termes sont, dans l'ordre, les plus souvent évoqués par ses créateurs autant que par ses utilisateurs. Ils correspondent à trois discours qui contribuent à faire de la love doll le produit d’un travail collectif et interactif visant, sous couvert de jeu, à construire la notion même d’humain.