Processus identitaire adolescent en mal de filiation : quels liens et quels lieux pour devenir ?
Auteur / Autrice : | Camille Curbilié |
Direction : | Dominique Cupa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 11/06/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLIPSYD Clinique, Psychanalyse et Développement, Laboratoire, Laboratoire, Laboratoire |
Jury : | Président / Présidente : Gérard Pirlot |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Cupa, Gérard Pirlot, Monique Séguin, Lucien Hounkpatin, Hélène Riazuelo-Deschamps, Sara Marie Skandrani | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Gérard Pirlot, Monique Séguin |
Mots clés
Résumé
Les fonctionnements psychopathologiques de certains adolescents nés en France (de parents migrants) et placés dans des institutions éducatives, relèvent de souffrances identitaires qui ne peuvent être comprises en dehors du contexte socioculturel de la situation familiale et institutionnelle. La perte des repères socioculturels lors de la migration parentale, la séparation induite par le placement éducatif ainsi que les réaménagements identificatoires et pulsionnels de l’adolescent interrogent en profondeur la dynamique des temps de passages. Il est apparu que la séparation originaire de la migration résonne avec la séparation du placement empêchant le sujet d’accéder aux objets qui fondent ses origines et donc son devenir. Ces jeunes sont comme exclus d’une filiation, dans l’incapacité d’accéder à une historisation. Ils cherchent par eux-mêmes (en marge) des référentiels privés, les excluant d’une subjectivité reconnue et partagée par le reste de la société. Ils signent ainsi une difficulté d’accéder à des idéaux collectifs dont le surmoi culturel se fait normalement le représentant psychique. La destructivité des relations objectales révèle une conflictualité intrapsychique, transgénérationnelle et institutionnelle qui nous oblige à articuler subjectivité et collectivité pour penser la multiplicité du traumatisme. Une réflexion sur une clinique de terrain ainsi que sur les dispositifs de prise en charge a pu être menée en lien avec la spécificité des souffrances identitaires.