La fabrique de la Lettonie soviétique : 1939-1949 : une soviétisation de temps de guerre
Auteur / Autrice : | Juliette Denis |
Direction : | Annette Becker, Nicolas Werth |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance le 27/01/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Henry Rousso |
Examinateurs / Examinatrices : Annette Becker, Nicolas Werth, Henry Rousso, Alain Blum, Catherine Gousseff | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Blum, Catherine Gousseff, Peter Gatrell |
Résumé
La Lettonie est l’un des derniers pays indépendants à avoir été rattachés à l’Union soviétique. Elle n’est annexée qu’en 1940 – en conséquence de la définition des « sphères d’intérêts » soviétiques issue du Pacte Ribbentrop-Molotov, tout autant que de la menaçante puissante allemande en Europe. Elle connaît une soviétisation originale, contrastée, violente, profondément liée aux circonstances de la Seconde Guerre mondiale. L’invasion, puis l’occupation allemande interviennent un an à peine après l’annexion. La vision d’une collaboration de masse, les potentiels de résistance décuplés par le conflit, l’ampleur de la Shoah aussi sont autant de facteurs bouleversant considérablement le processus d’uniformisation avec le reste de l’URSS. En 1944, l’Armée rouge reconquiert une république qui lui est profondément hostile. Parallèlement, durant la guerre, l’URSS a formé les futurs cadres de la république restaurée.De 1939 à 1949, le processus d’homogénéisation se dissout dans une éternelle guerre et sortie de guerre, marquée notamment par la guérilla antisoviétique, et les mesures d’abord tâtonnantes, puis radicales prises par le régime stalinien. Ma thèse suit un cadre chronologique, afin de cerner les ruptures et les tragédies qui marquent l’espace et ses populations. Mais certaines continuités se dégagent, malgré les immenses fractures temporelles, rapides et incessantes de cette époque. A travers la mobilité institutionnelle et humaine, en croisant histoire politique et histoire sociale, étude de l’administration, de la répression et des mouvements de population, se dégage la singularité d’une république « occidentale » de l’Union.