Thèse soutenue

Choisir le « bon moment » pour partir à la retraite : analyse des décisions de fin de carrière des générations 1945-1950

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Auteur / Autrice : Sabrina Aouici
Direction : Catherine Bonvalet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 07/01/2015
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CERPOS
Jury : Président / Présidente : María-Eugenia Cosío-Zavala
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bonvalet, María-Eugenia Cosío-Zavala, Vincent Caradec, Alain Thalineau, Jim Ogg
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Caradec, Alain Thalineau

Résumé

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Cette thèse propose d’expliquer le faible taux d’emploi enregistré en France après 55 ans par les risques de fragilité économique, professionnelle, sociale et familiale que révèle le passage à la retraite. Elle repose sur le postulat de la liberté de choix dans la décision de retraite.En 2005, une étude quantitative sur les intentions de départ à la retraite a été menée auprès de 1004 individus en emploi, âgés de 54 à 59 ans. Les trajectoires personnelles comportant leur part d’incertitude et de changements, 31 entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de membres de l’échantillon initial, cinq ans plus tard, afin de permettre un suivi longitudinal. L’articulation des représentations de la retraite, du parcours professionnel et de la trajectoire familiale vise à cerner les écarts entre les projets et les choix adoptés et à déterminer les facteurs-clés impliqués dans la décision.Cette thèse souligne tout d’abord que la majorité des projets initiaux ne sont pas concrétisés. Le déterminisme du contexte professionnel sur la décision de retraite explique en partie ces réajustements : dégradation des conditions de travail, déclassement en fin de carrière, stigmatisation sont autant d’arguments susceptibles d’inciter les individus à partir à la retraite plus tôt que prévu. Mais les itinéraires familiaux pèsent également sur ces choix : « pivots générationnels » entre des parents âgés et des descendants à soutenir, les jeunes retraités doivent faire face à des charges familiales qui influent sur leur décision. Enfin, cette recherche met en évidence la manière dont les jeunes retraités issus du baby-boom, très attachés à leur liberté individuelle tout au long de leur parcours, défendent la préservation d’espaces personnels (individualisation des pratiques), adoptant ainsi des modèles familiaux et une manière de vivre la retraite inédits.