Thèse soutenue

De nouveaux mondes : perception, altérité et utopie dans la musique de Luigi Nono
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Auteur / Autrice : Fabien San Martin
Direction : Jean-Paul Olive
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts
Date : Soutenance le 14/12/2015
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Esthétique, musicologie et créations musicales
Jury : Président / Présidente : Jésus Aguila
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Olive, Jean-Marc Chouvel, Giordano Ferrari
Rapporteurs / Rapporteuses : Joseph Delaplace

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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« Je veux changer la conscience de mon prochain. Pour atteindre ce but, je dois me servir des moyens acoustiques de notre temps. » Prononcés en 1975, ces mots de Luigi Nono (Venise, 1924 - Venise, 1990) résument parfaitement la démarche d’un compositeur qui se définissait comme un « musicien-militant », choisissant délibérément de ne faire aucun départ entre le musical et le politique. Pour Nono, changer la conscience d’autrui revint ainsi à transformer sa perception du monde, via sa musique, en s’attachant à faire émerger les « infinis-possibles » du son. En tâchant d’établir des rapports intrinsèques entre formes de l’écriture et dimension politique dans l’œuvre de Luigi Nono, nous tentons de montrer dans cette thèse comment le compositeur s’employa, à travers sa musique — et notamment grâce à son travail sur la perception auditive —, à rejoindre ce que depuis son activité de militant communiste il essaya également de faire : élargir, altérer, multiplier le monde, en faire épanouir tous les possibles, le rendre plus juste aussi, et faire sourdre de nouvelles utopies à partir du laboratoire expérimental de ses compositions.Construit autour d’éléments biographiques et de textes fondamentaux du compositeur que nous tentons de faire dialoguer avec un certain nombre de penseurs du 20ème siècle — d’Adorno à Merleau-Ponty, en passant par Deleuze, Marcuse, Benjamin, Bloch ou encore Bachelard — notre travail s’adosse avant tout aux compositions du Vénitien. Nous en proposons le panorama le plus complet possible, tout en focalisant notre attention sur certaines œuvres en particulier (chronologiquement : Due espressioni [1953] ; Liebeslied [1954] ; Canti di vita e d’amore [1962] ; La Fabbrica illuminata [1964] ; Como una ola de fuerza y luz [1971] ; …sofferte onde serene… [1976] ; Fragmente-Stille, an Diotima [1979-1980] ; Das atmende Klarsein [1981] ; ¿Dónde estás hermano? [1982] ; Prometeo [1981-1985]), selon la relation qu’elles entretiennent avec chacun des trois thèmes que nous développons : perception, altérité et utopie.