Thèse soutenue

Les reconfigurations du syndicalisme dans le Venezuela d’Hugo Chávez : une réincorporation ambiguë ?

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Auteur / Autrice : Thomas Posado
Direction : Yves Sintomer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 02/12/2015
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris -CSU
Jury : Président / Présidente : David Garibay
Examinateurs / Examinatrices : Emilio Horacio Taddei, Andréia Galvão, Sophie Béroud
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Compagnon

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse étudie la reconstitution du lien entre l’État et le mouvement syndical au Venezuela entre 1999 et 2015. Paradoxalement, la radicalisation rhétorique de Chávez est concomitante à des pratiques plus conservatrices, on analyse la contention d’une situation révolutionnaire devenue thermidorienne. Le mouvement syndical, acteur marginalisé au cours de la période, apparaît comme un prisme pour appréhender ces transformations. Souvent utilisé pour caractériser le gouvernement Chávez, le populisme, même affranchi de ses deux principaux écueils, un « dénigrement des masses » et un flou définitionnel, même conscrit à l’aire latino-américaine, nous paraît trop imprécis. Cette étude de cas permet une actualisation du concept d’incorporation de David et Ruth Berins Collier à l’époque post-néolibérale dont le Venezuela s’inscrit dans la variante privilégiant la mobilisation au contrôle. Le champ syndical, dont l’organisation est contrôlée par l’adoption d’une nouvelle loi du travail, est marqué par un haut niveau de politisation. Nous montrons les spécificités de la seconde vague d’incorporation : constituée sur une base territoriale plus que corporatiste, avec le secteur informel plutôt que la paysannerie comme classe populaire non inscrite dans des rapports de production salariés. L’étude des trajectoires des membres des comités exécutifs des trois centrales successivement majoritaires et de quelques récits biographiques permet de mieux comprendre le renouvellement puis l’institutionnalisation des directions syndicales. Nous achevons ce travail en nous intéressant au Bolívar, région du sud-est du pays, reflet des tensions entre le chavisme et le mouvement ouvrier.