Auteur / Autrice : | Clément Sigalas |
Direction : | Michel Murat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 14/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Didier Alexandre |
Examinateurs / Examinatrices : Serge Barcellini, Gisèle Sapiro | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Jeannelle |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur les représentations de la Seconde Guerre mondiale dans le roman français, de 1945 à 1960. Elle vise à mettre en lumière un corpus de la « guerre manquée », opposé à la vision épique dominante dans l'après-guerre. Elle analyse dans leurs dimensions esthétiques, éthiques et politiques, une vingtaine de romans dont le point commun est de donner à voir une guerre irréelle ou insaisissable, qui a pu constituer pour bien des Français une expérience commune.La première partie analyse la façon dont s’écrit le combat manqué. Ces romans dessinent l’image d’une guerre à la fois fantomatique et violente : observée à distance, presque toujours médiatisée, dissimulée sous des semblants de paix, mais invariablement destructrice.Les romans mettent également en lumière l’échec de la communauté. Par opposition au récit fondateur et unificateur qu’est l’épopée, ils dénoncent très tôt le mythe d’une France tout entière unie dans la lutte. La deuxième partie montre comment se construit l’image d’une nation déchirée ou passive, dont ils incarnent la mauvaise conscience.On s’intéresse enfin à la « pensée du roman », en montrant comment ce dernier a été le vecteur d’une réflexion spécifique sur la communauté. Contre les positions de la Résistance littéraire, puis de l’existentialisme, il a interrogé le primat du rationnel en l’homme ; contre la vogue du document, il a revendiqué la fiction pourexplorer les zones d’ombre ; contre la demande d’exemplarité, enfin, il a constitué un espace d’investigation autonome, attaché à contester les failles et les limites du discours épique.