Adieu New York, bonjour Paris ! : Les enjeux esthétiques et culturels des appropriations du jazz dans le monde musical savant français (1900-1930)
Auteur / Autrice : | Martin Guerpin |
Direction : | Laurent Cugny, Michel Duchesneau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique et musicologie |
Date : | Soutenance le 24/11/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Université de Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche en Musicologie (Paris ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : François de Médicis |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Gumplowicz, Barbara Lucy Kelly, Christopher Moore |
Mots clés
Résumé
Ce travail porte sur les appropriations musicales et discursives du jazz dans le monde musical savant français. Fondé sur la méthode des transferts culturels, il propose une histoire croisée de la musique savante en France, de la diffusion des répertoires de jazz en Europe et de leur perception. La réflexion s’appuie sur un corpus systématique des œuvres savantes influencées le jazz et des textes que lui consacrent compositeurs et critiques. Les unes comme les autres contribuent à différentes tentatives de redéfinition d’une identité française de la musique. Les appropriations du jazz renouvellent également une conception de la musique populaire propre au XIXe siècle. Elles valorisent des sujets auparavant considérés comme triviaux et proposent un son nouveau, tantôt associé au modernisme anglo-saxon, tantôt au primitivisme « nègre ». Enfin, elles participent à la remise au goût du jour d’un classicisme protéiforme. Les aspects qui viennent d’être mentionnés font l’objet d’une périodisation et d’une thématisation. Si les premiers cake-walks des années 1900 sont mis au service d’un exotisme « nègre », les emprunts au jazz relèvent, dix ans plus tard, d’un geste avant-gardiste et nationaliste. À partir du milieu des années 1920, suite aux efforts fructueux de Jean Wiéner pour légitimer le jazz, de nouveaux compositeurs s’y intéressent dans la perspective d’un classicisme désormais plus cosmopolite. Un discours spécialisé émerge. Tout en distinguant différents paradigmes de l’appropriation du jazz, cette étude entend jeter un éclairage nouveau sur la production musicale savante dans la France des années 1900-1930 et sur les rencontres entre différentes traditions musicales.