Thèse soutenue

Du péché à la faute : l'"advertance de raison" et les théologies de l'imputation morales, XVe - XVIIe siècles
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Paola Nicolas
Direction : Denis Kambouchner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 11/12/2015
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Büttgen
Examinateurs / Examinatrices : Denis Kambouchner, Jacob Schmutz
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Moreau, Dominik Perler

Résumé

FR  |  
EN

Entre le début du XVe siècle et la fin du XVIIe siècle, la question de la justice de l’élection et de la damnation divine fait l’objet de débats d’une grande virulence entre les théologiens catholiques. Contre la conception luthérienne d’un «Dieu aimant les uns et détestant les autres d’un amour et d’une haine éternels», les Dominicains et les Jésuites interrogent les raisons motivant le châtiment de Dieu, quand les Jansénistes clament que Dieu ne doit rien à personne. Les théologies de l’imputation morale de la période s’affrontent à propos de la définition de l’offense au Créateur, de la question du salut des païens, des conditions d’attribution de la grâce, et portent à leur paroxysme les tensions inhérentes au catholicisme post-tridentin. Ce présent travail montre comment la théologie n’a pas assisté en spectatrice impuissance à l’élaboration du sujet laïc, mais y a participé de manière active et paradoxale. C’est au beau milieu des feux mutuels que se lancent les polémistes que l’on peut suivre la manière dont s’élabore peu à peu la distinction de deux sphères de l’imputation morale – celle de l’homme et celle du chrétien –, et ainsi, la manière dont on vient à concevoir une version sécularisée de la faute morale, ou une offense à la droite raison qui ne soit nullement une offense à Dieu.