Thèse soutenue

Le troisième genre : androgynie et trouble de la masculinité dans les arts visuels en France au passage du XXe siècle

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Auteur / Autrice : Damien Delille
Direction : Pascal Rousseau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 14/12/2015
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Bertrand Tillier
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Rousseau, Guy Cogeval, Laure Murat
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Baridon

Résumé

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Cette thèse entend analyser la figure de l’androgyne du mouvement symboliste à l’avant-garde abstraite. La relecture de la modernité au passage du XXe siècle en France permet de comprendre de quelle manière le symbolisme a exploré le trouble de la sexualité dans un contexte sociopolitique de crise de la masculinité. L’étude visuelle et anthropologique des normes sexuelles révèle une angoisse de l’entre-deux androgyne, associée aux théories psychopathologiques de l’homosexualité. Cette thèse démontre de quelle manière l’androgynie correspond à ce que nous intitulons « le troisième genre » artistique, défini par le rejet des assignations de genre et par de nouveaux modèles de représentation et d’intersubjectivité, issus de l’immersion du féminin dans le masculin. Dans la première partie, l’étude des sources néo-classiques et spirituelles de l’androgyne révèle la recherche d’un idéal politique et artistique permettant la régénération de l’unité des sexes. La deuxième partie envisage la résurgence de cet idéal dans les pratiques symbolistes fin-de-siècle, à travers différents modèles androgynes comme la figure de l’ange, celles d’Orphée et du troisième sexe primitif. Face au trouble des identités sexuelles, la réception de l’idéalisme est analysée à partir de la rhétorique de la dégénérescence associant androgynie, efféminement du masculin et homosexualité. La quatrième partie examine la poursuite de l’idéal androgyne dans les sources de l’abstraction. Le troisième genre abstrait alimente l’utopie avant-gardiste d’un art qui s’auto-génère, dépourvu de caractère sexué et créé par un artiste moderne, célibataire et androgyne.