Thèse soutenue

Autonomie et réciprocité : Friedrich Schiller et le projet d'une éducation esthétique à l'époque des Lumières

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Auteur / Autrice : Isis Von Plato
Direction : Danièle Cohn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique
Date : Soutenance le 14/12/2015
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Berner
Examinateurs / Examinatrices : Danièle Cohn, Laurent Jaffro, Pierre Judet de La Combe, Bernard Sève, Stefan Matuschek

Mots clés

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Résumé

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Comment l'expérience de la liberté devient-elle sensible? L'expérience esthétique peut-elle nous former à la liberté ? En critiquant les Lumières, et pour en sauver le geste initial, Friedrich Schiller est l'un des premiers penseurs à avertir ses contemporains des contradictions inhérentes à la liberté. Notamment dans les « Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme » écrites en 1795, il pointe le danger d'un totalitarisme inhumain, opéré au nom de la Raison. Aux yeux de Schiller, l'aspiration à la liberté est fondée sur l'éducation du sentiment; et réciproquement, la culture du sentiment se fonde sur l'expérience de la liberté, dont l'expression est la beauté. Ce jeu d'aller-retour est un fil conducteur dans la pensée schillérienne et la manifestation typique du rapport entre autonomie et réciprocité. En prêtant attention à la langue de Schiller, il apparaît que le dialogue vivant est à la source de ses théories esthétiques qui privilégient la forme épistolaire. La correspondance entre Schiller et Goethe montre de manière exemplaire comment dans l'amitié chacun se forme au contact de l'autre à travers une poétique du dialogue. L'hypothèse selon laquelle l'adresse est constitutive de la pensée se trouve confirmée dans les lettres Kallias, dont l'objet est la définition du beau ainsi que la valeur de l'œuvre d'art. Par ailleurs, la maturation de l'individu et la question de son rôle au sein de la société se déploient dans le roman d'apprentissage. La visée de ce travail est de restituer la valeur d'une éducation esthétique aujourd'hui, de considérer ses enjeux politiques et sa portée éthique - de réhabiliter, en quelque sorte, le portrait de l'Aufklärer comme type humain.