Thèse soutenue

Etude des structures en maçonnerie du génie civil par la méthode des éléments discrets : apports de la méthode "Non Smooth Contact Dynamics"

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Auteur / Autrice : Thanh-Luong Phan
Direction : Marc Vinches
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique et génie civil
Date : Soutenance le 05/10/2015
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Alart
Examinateurs / Examinatrices : Marc Vinches, Pierre Alart, Muriel Gasc-Barbier, Thierry Verdel, Marine Bagneris, Frédéric Dubois
Rapporteurs / Rapporteuses : Muriel Gasc-Barbier, Thierry Verdel

Résumé

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La maçonnerie est une technique de construction très ancienne qui est toujours d'utilisation très répandue sous toutes les latitudes. Elle fait appel à deux éléments essentiels : des blocs et des joints, qui peuvent être éventuellement remplis de mortier. Le matériau obtenu peut être considéré comme continu ou discontinu, selon les propriétés relatives des blocs et des joints. Les blocs sont souvent en pierre, en brique crue ou cuite. Les mortiers sont généralement à base de chaux, de ciment ou d'un mélange de ces deux composants. Depuis l'apparition du béton au XIX° siècle, les calculs se sont concentrés sur des approches continues, et les techniques de conception des maçonneries ont peu bénéficié des avancées scientifiques, et du développement d'outils de calcul largement utilisés dans les bureaux d'études. Corrélativement à cette évolution, la maçonnerie a perdu des parts de marché de la construction, et les méthodes et moyens mis en œuvre pour la conception d'ouvrages en maçonnerie n'ont pas été suffisamment modernisés. Dans ce contexte, le présent travail a pour ambition de contribuer au calcul de structures maçonnées, considérées comme des structures discontinues, avec l'objectif de servir au monde de l'entreprise et de l'architecture.L'échelle d'étude de la structure ou du matériau : comportement général de l'ensemble bâti, comportement d'un panneau de maçonnerie, comportement de l'interface mortier - bloc, ou des contacts blocs-blocs dans le cas de maçonnerie à joints vifs, conduit à l'utilisation de divers cadres théoriques, et méthodes analytiques ou numériques correspondantes. Après une analyse des avantages et inconvénients de diverses méthodes disponibles, numériques ou graphiques, dans le domaine de la mécanique et de l'architecture (stéréotomie), nous présentons en détail la méthode Non Smooth Contact Dynamics. Cette méthode, initiée à la fin du XX° siècle, par Jean-Jacques MOREAU et Michel JEAN, décrit de façon théorique, les conditions de mise en place des efforts de contact entre corps solides, déformables ou rigides, en 2D et 3D, en présence de chocs, et en présence de grands déplacements, ou rotations. Les conditions de non interpénétration entre corps sont régies par un formalisme spécialement développé dans le cadre de l'analyse convexe. Nous avons retenu ce cadre théorique, et utilisé une chaine logicielle développée sur ses bases, pour modéliser des structures réalistes, c'est-à-dire tridimensionnelles, soumises à des chargements dynamiques, et qui sont modernes, dans la mesure où elles intègrent une géométrie complexe, performante (économie de matière et esthétique) et la mise en œuvre d'une précontrainte, avec prise en compte de son phasage.L'exemple de la structure de l'escalier de Ridolfi est utilisé comme support à l'examen de divers paramètres d'optimisation du calcul réalisé avec la plateforme ouverte LMGC90, permettant à l'utilisateur de maîtriser en détail les diverses phases du calcul non-linéaire conduit. Les paramètres du calcul dont nous avons testé l'influence sont : le pas de temps, le critère de convergence, le nombre d'itérations gérées par l'algorithme de Gauss-Seidel, le critère de rétrécissement, le coefficient de frottement entre blocs, et l'intensité de la précontrainte mise en place par post tension dans les câbles. L'expérimentation conduite sur un modèle physique en vraie grandeur, est reconstituée, dans ses différentes phases, sur maquette numérique, et la pertinence des résultats obtenus par simulation est discutée.Les travaux ont été réalisés au Laboratoire de Mécanique et Génie Civil de l'Université Montpellier II et du CNRS, et au Laboratoire de Génie de l'Environnement Industriel de l'Ecole des Mines d'Alès. Leur financement a été assuré par le Ministère de l'Education et de la Formation du Vietnam, ainsi que par ARMINES.