Thèse soutenue

De la mémoire au présent. Approche poético-herméneutique du roman francophone : lecture de l’œuvre romanesque de Kossi Efoui

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Canissius Allogho Mantwani
Direction : Jean-François Durand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : LITTERATURES FRANCAISES, COMPAREES spécialité Littérature comparée
Date : Soutenance le 30/05/2015
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; ....-2014)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Représenter-inventer la réalité du romantisme à l'aube du XXIe siècle (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Christian Petr
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Salignon
Rapporteurs / Rapporteuses : Anthony Mangeon

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le présent travail explore les préfigurations et les configurations mémorielles, du moins les revenances comme un retour sur les profondeurs d'une anamnèse qui engage la réflexivité d'un sujet. Ce travail cherche à valoriser le potentiel herméneutique de la mémoire au présent. Il se désolidarise d'une vision strictement passéiste de l'acte mnésique pour emprunter les contours d'une mémoire toujours à venir. Car, s'il faut entendre le souvenir comme ce qui fait revenir le passé, il n'est pas certain que ce dernier appartienne exclusivement au passé. L'acte de la souvenance se produit dans une sorte de duplicité/dédoublement qui se traduit par le fait que quelqu'un puisse se souvenir à moment donné de quelque chose. Ce qui veut dire qu'il y a une présence du sujet à lui-même, une présence qui le manifeste et le met en route en direction du passé. Cette présence à soi est du ressort d'une temporalité spécifique. Il faut absolument qu'un temps se soit écoulé pour qu'on puisse s'en rappeler ici et maintenant. Le présent élabore la mémoire, s'emploie à son effectivité, c'est-à-dire à sa reconstruction. Ainsi, en insistant sur les constructions ontologiques et historiques, les considérations éthiques et politiques de la mémoire, notre réflexion sur la représentation du passé traite des rapports de la conscience subjective et/ou collective au temps, à l'histoire, au devenir. À cet égard, contre une certaine épistémè qui trop souvent définit la mémoire comme le miroir exclusif de l'expérience passée, cette recherche interroge le passé, non pas dans une percée nostalgique déterminante, mais plutôt dans une intention de légitimation du consentement de l'être à refuser la gangrène de la mort et l'usure du temps. Que l'individu se souvienne, clairement, confusément, sans effort, avec l'assurance et l'ivresse d'un bonheur ou le déplaisir d'une angoisse traversée par la honte et la mélancolie, il va sans dire que ce dernier n'a plus à choisir entre un devoir et un oubli de mémoire, entre passé et présent, entre un déjà-là et un-pas-encore-là. Se souvenir veut dire se rappeler pour dépasser le mal, pour changer de place, pour être vivant. De ce point de vue, la pratique poético-herméneutique de la mémoire au présent consiste précisément à comprendre l'existence et le devenir de l'être en situation.