Thèse soutenue

Poétique de Joseph Joubert. Étude sur la désécriture dans les Carnets

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Auteur / Autrice : Sabrina Giai-Duganera
Direction : Jérôme Thélot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 03/12/2015
Etablissement(s) : Lyon 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Pierre Glaudes
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Glaudes, Paolo Tortonese, Violaine Géraud, Étienne Beaulieu
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Glaudes, Paolo Tortonese

Résumé

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Ami intime de Chateaubriand et de Pauline de Beaumont, témoin de la Révolution française qui a, dit-il, « chassé [s]on esprit du monde réel », Joseph Joubert rédige toute sa vie des notes consignées dans deux-cent cinq cahiers et dans des feuillets épars. Ces notes, qu’il ne publiera pas, sont éditées par André Beaunier dans leur quasi totalité en 1938 sous l’appellation de Carnets. Ce texte protéiforme ressortissant à la poétique du brouillon est envisagé dans cet ouvrage sous l’angle d’une notion héritée d’Yves Bonnefoy. La désécriture englobe l’ensemble des mouvements venant faire obstacle à l’élaboration de l’œuvre : les phénomènes de réticences, d’auto-censure, d’hésitations, de déconstruction, de minage, de pudeur qui viennent manifestement gêner l’expression, et plus encore toute possibilité d’édification d’une « œuvre » achevée. La poétique de Joubert naît de ces mouvements contradictoires entre un idéal littéraire nettement défini par des critères étiquetés comme classiques (clarté, ordre, achèvement) et une pratique littéraire qui tient cet idéal en échec, mais ce faisant trouve dans le fragmentaire et le provisoire une éthique aussi bien qu’une poétique. La désécriture est en effet aussi une expérience de la positivité : contre toutes les impuissances, l’effacement des mots se révèle comme puissance d’affirmation.