Thèse soutenue

Évolution des droits de l'homme aux États-Unis : étude des notions d'esclavagisme et de traumatisme culturel et du mouvement abolitionniste à travers trois représentations cinématographiques : the Birth of a Nation, de D. W. Griffith, (1915), Amistad, de Steven Spielberg, (1997) et The Help de Tate Taylor,(2011)

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Auteur / Autrice : Caroline Minguez-Cunningham
Direction : Richard Deutsch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes transculturelles
Date : Soutenance le 28/03/2015
Etablissement(s) : Lyon 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Mokhtar Ben Barka
Examinateurs / Examinatrices : Richard Deutsch, Mokhtar Ben Barka, Brigitte Gauthier, Christopher Jon Delogu
Rapporteurs / Rapporteuses : Mokhtar Ben Barka, Brigitte Gauthier

Résumé

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La thématique de l’esclavage aux États-Unis nous a toujours interpellés, interrogés et nous a toujours donné envie d’en savoir plus et de comprendre comment un tel système a pu perdurer pendant plus de deux cents ans, provoquer la division profonde d’une nation et une guerre civile pour finalement laisser des traces et des marques indélébiles sur les États-Unis. Cet intérêt nous a poussés à nous intéresser tout d’abord à la notion du traumatisme culturel de l’esclavage, puis, à sa représentation cinématographique dans le cinéma américain par trois cinéastes américains (D. W. Griffith, né en 1875 dans le Kentucky, Steven Spielberg, né en 1946 dans l’Ohio et Tate Taylor né en 1969 dans le Mississippi), qui traitent de trois périodes historiques différentes à des époques distinctes. Nous nous sommes alors posé la question du lien qu’il existe entre la réalité physique, vécue, d’un événement et sa représentation cinématographique qui est forcément distanciée, temporellement et/ou spatialement. Comment les réalisateurs peuvent-ils représenter fidèlement la réalité historique ? Comment évitent-ils (ou non) d’insérer des « filtres », qu’ils soient personnels ou sociologiques, et, comment ne pas transformer l’histoire, la modeler, en occultant par exemple les éléments qui n’abondent pas dans le sens du message que l’on souhaite véhiculer ? Dans l’hypothèse où le réalisateur est de parti-pris, comment le spectateur peut-il en avoir conscience au moment où il regarde le film ? Ce travail est donc né d’une réflexion sur l’importance culturelle et civilisationnelle de la notion de traumatisme culturel dans la représentation cinématographique de l’esclavage aux États-Unis. Les trois films que nous avons choisis pour notre corpus sont The Birth of a Nation de D.W. Griffith (1915), Amistad de Steven Spielberg (1997) et The Help, de Tate Taylor (2011). Ces films représentent trois époques distinctes de la vie et de la société américaine puisque The Birth of a Nation raconte le déroulement de la Guerre de Sécession en se plaçant dans la vie d’une famille sudiste. Amistad prend pour contexte les années 1839 à 1841 et The Help se déroule à Jackson, dans le Mississippi des années 60.En choisissant des films qui représentent des époques historiques distinctes mais qui ont également été réalisés à des périodes différentes les unes des autres, nous avons souhaité prendre en compte cette question de la réadaptation et de la réinterprétation de l’événement traumatique.Nous avons souhaité montrer, à travers notre travail, comment les cinéastes adaptent un fait réel ou un ouvrage littéraire, en supprimant certains éléments ou en rajoutant, en adaptant la réalité historique pour en faire une fiction qui cherche à montrer une représentation du réel. Nous avons aussi et surtout démontré comment la notion de « traumatisme culturel » influence le travail des cinéastes qui se sont penchés sur l'héritage culturel qu'est l'esclavage. Nous avons souhaité voir dans quelle mesure cette notion de traumatisme culturel influe sur la création artistique filmique, et dans quelle mesure ses caractéristiques pouvaient s’appliquer à notre corpus. Quels en sont les aspects les plus représentés et prégnants ? Nous avons fait l’analyse de notre corpus dans un ordre chronologique de création, en premier lieu nous nous sommes penchés sur The Birth of a Nation de D.W. Griffith, sorti en 1915, puis nous avons analysé Amistad de Spielberg, sorti en 1997, pour finir avec l’étude de The Help, réalisé par Tate Taylor et sorti en salle en 2011.Pour chacun de ces films, nous avons étudié le contexte historique et géopolitique inhérent à l’époque représentée, puis, le passage de la réalité historique à l’œuvre de fiction, le processus d’adaptation cinématographique, (éléments fidèles, ajouts, simplifications et suppressions) pour analyser la globalité de chacun en regard de cette notion de traumatisme culturel.