Thèse soutenue

Comment les rapports de domination se « réalisent-ils » ? : Appréhender les rapports sociaux de sexe, de race et de classe dans les mobilisations des migrant.e.s brésilien.ne.s au Japon dans les années 2000
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Auteur / Autrice : Guénolé Marchadour
Direction : Eric SeizeletOlivier Fillieule
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 27/02/2015
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'Asie Orientale (1993-....)
Jury : Président / Présidente : Helena Sumiko Hirata
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Fassin, Isabelle Sommier

Résumé

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Au croisement de la sociologie des mobilisations, de la sociologie des migrations et des études genre, cette thèse vise à saisir la réalisation des rapports de domination dans l’action collective des migrant.e.s brésilien.ne.s au Japon dans les années 2000. Au delà des catégorisations ethnoraciales (descendant.e / non descendant.e de Japonais) et classées (ouvrier.ère / indépendant.e), généralement utilisées pour décrire ce fait migratoire, les catégories de sexe contribuent aussi à le caractériser. Dans la perspective de l’intersectionnalité, la thèse s’appuie sur l’ethnographie multisituée pour appréhender la réalisation des rapports sociaux de sexe, de race et de classe. Ceux-ci s’actualisent dans des pratiques circonscrites mais aussi dans des contextes variés où l’intersectionnalité se révèle d’autant mieux que les rapports de pouvoir peuvent changer, s’inverser, « s’invisibiliser ». Pour ce faire, trois espaces de mobilisation ont été explorés : des écoles brésiliennes, des syndicats et des associations locales. Des observations in situ étalées entre 2006 et 2011 ont été complétées par quatre-vingt-dix entretiens semi-directifs en portugais et en japonais avec des familles migrantes, les migrant.e.s mobilisé.e.s, les leaderships et leurs soutiens extérieurs. En examinant leurs interactions, l’enquête multisituée montre que la réalisation des rapports de domination s’appréhende à partir de trois échelles d’analyse : nationale (les contextes japonais et brésilien), sectorielle (syndical, éducatif et associatif) et situationnelle (les dynamiques des organisations dans chaque secteur). De cette façon, la thèse fait ressortir les nouvelles frontières de la société japonaise et les reconfigurations de l’imaginaire national brésilien selon les sites de l’enquête.