Thèse soutenue

L'importance de la métacognition dans les carrières professionnelles

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Quentin Cavalan
Direction : Vincent de GardelleJean-Christophe Vergnaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Économie
Date : Soutenance le 02/10/2023
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Angela Sutan
Examinateurs / Examinatrices : Vincent de Gardelle, Jean-Christophe Vergnaud, Angela Sutan, Joël Van der Weele, Stephen M. Fleming, Seda Ertac, Liza Charroin Mauvernay
Rapporteurs / Rapporteuses : Joël Van der Weele, Stephen M. Fleming

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse étudie le rôle de la métacognition, c’est-à-dire la capacité des individus à évaluer leurs propres compétences, dans leur vie professionnelle. À travers une série d’expériences en laboratoire, j’examine la façon dont les individus forment des jugements sur leurs compétences et examine l’impact de ces croyances sur la façon dont ils prennent des décisions dans le domaine professionnel. Dans le chapitre 1, j’explore comment les évaluations globales de performances sont liées aux évaluations locales de performances. Je réplique l’effet d’agrégation, selon lequel la confiance diminue à mesure que le nombre de décisions à agréger augmente. De plus, je montre l’existence d’un biais nouveau, l’effet de variabilité, selon lequel une plus grande homogénéité de la difficulté des tâches entraîne une diminution de la confiance à la fois au niveau global et local. Enfin, je montre que les jugements de confiances globaux sont en partie dérivés des jugements de confiance locaux. Le chapitre 2 se concentre sur la révision des confiances globales lorsque les individus reçoivent des informations concernant leur performance, via une réplication et une extension de l’étude de Grossman et Owens (2012). Contrairement à l’idée selon laquelle le conservatisme et l’asymétrie sont prévalent dans la mise à jour des croyances, mes résultats suggèrent que les individus sont tout à fait capables de réviser leurs confiances de manière non biaisée lorsqu’ils reçoivent des informations concernant leur performance. Dans le chapitre 3, j’explore le rôle de la surestimation des compétences des individus par rapport à leurs pairs, appelée surplacement, sur la façon dont ils négocient entre eux, et j’explore les mécanismes qui génèrent le surplacement. Mes résultats révèlent que le surplacement contribue à l’incapacité des individus à parvenir à un accord lorsque ceux-ci doivent se partager le produit d’un travail commun. De plus, je montre que plusieurs biais cognitifs, en particulier, la surconfiance, la sous-estimation des autres et des biais dans le traitement de l’information, contribuent au surplacement. Le chapitre 4 explore la capacité des individus à évaluer la qualité de leur propre métacognition, ce qu’on appelle la méta-métacognition. J’introduis un nouveau paradigme expérimental pour mesurer la méta-métacognition, et je montre que les individus sont effectivement capables de faire des jugements de confiance éclairés sur leurs propres processus métacognitifs. Dans le chapitre 5, je teste la pertinence de ces jugements méta-métacognitifs dans un contexte économique où les individus doivent choisir comment ils souhaitent que leur performance soit ré-munérée. J’examine la validité de deux hypothèses dans ce contexte. La première hypothèse suggère que les individus ayant peu confiance dans leur métacognition se fieront moins à leurs jugements métacognitifs lorsqu’ils prendront des décisions. Cette hypothèse est invalidée par les données. La deuxième hypothèse est que les individus ayant peu confiance dans leur métacognition auront un plus grand besoin d’informations objectives sur leurs performances avant de prendre des décisions importantes. Des preuves convaincantes soutiennent cette deuxième hypothèse.