Thèse soutenue

Faire avec les ordres documentaires : pratiques info-documentaires, culture écrite et travail scolaire chez des collégiens
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Auteur / Autrice : Béatrice Micheau
Direction : Dominique CotteMarie Després-Lonnet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 03/12/2015
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe d'études et de recherche interdisciplinaire en information et communication (Lille)
Jury : Président / Présidente : Joëlle Le Marec
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Cotte, Marie Després-Lonnet, Joëlle Le Marec, Manuel Zacklad, Julia Bonaccorsi
Rapporteurs / Rapporteuses : Manuel Zacklad, Julia Bonaccorsi

Résumé

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Cette thèse a pour but de comprendre comment le « numérique » interroge à la fois les processus de légitimation et de délégitimation des pratiques info-documentaires et la manière dont ces processus s'inscrivent dans des objets, des lieux et des dispositifs. Ce travail prend place au sein de l'institution scolaire qui, implicitement ou explicitement, transmet et constitue des normes communes de ce que sont les « bonnes pratiques » de production, de circulation et de réception des textes, des documents et des savoirs. Il s'agit de faire une étude ethno-sémiotique, au sein des espaces de la classe et du CDI, dans deux collèges, des manières de rechercher, de lire, d'exploiter, de faire circuler et de produire des documents. Les dévoilements du numérique font réapparaître la nécessité de comprendre les pratiques et les compétences qui permettent de qualifier l'information, au-delà de méthodes canoniques forgées par les médiateurs (citer ses sources, respecter le droit d'auteur, ne pas copier-coller etc.), et au-delà des signes de la valeur, hérités du modèle de la bibliographie et de leur fétichisation dans la référence (éditeur, auteur, notice de catalogage etc.). Cette thèse repose sur une approche de la culture info-documentaire comme un composite, et sur la compréhension du numérique comme un phénomène social qui redéfinit les géographies et les temporalités de la production, circulation et réception des textes, des savoirs et de leurs documents. Cette approche permet alors de renouveler les questionnements sur la notion de valeur info-documentaire. Entreprise de dévoilement des normes de la culture écrite, ce travail de recherche montre l’enchâssement des pratiques, des objets et des valeurs à l’œuvre dans les processus info-communicationnels du partage des savoirs. Comprendre aujourd’hui les résistances des élèves aux discours du « bien se documenter » passe par une théorie de l’économie politique du document à l’ère numérique, et une approche anthropologique des pratiques ordinaires des textes et des documents, l’une se nourrissant de l’autre.