Auteur / Autrice : | Emmanuel Goffi |
Direction : | Ariel Colonomos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique. Relations internationales |
Date : | Soutenance le 09/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Ramel |
Examinateurs / Examinatrices : Ariel Colonomos, Thomas Lindemann, Valentine Zuber, Vincent Desportes | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Thomas Lindemann, Valentine Zuber |
Mots clés
Résumé
En 2005, l’article 1er du Statut général des militaires était révisé. A la version précédente de 1972, était ajoutée l’exigence du consentement au sacrifice suprême comme contrainte liée à l’état militaire. Cet ajout nous a conduit à nous poser une question simple mais essentielle : si le sacrifice suprême est une caractéristique fondamentale et traditionnelle du métier des armées, pourquoi a-t-il été jugé nécessaire de le faire apparaitre dans un texte de loi encadrant l’activité militaire ? De cette simple question sont nées de nombreuses interrogations portant sur la pratique du sacrifice et les normes qui l’entourent. Au travers de l’approche constructiviste et de perspectives provenant de différentes disciplines académiques telles que la sociologie, la philosophie, l’histoire ou les relations internationales cette thèse vise à démontrer que le sacrifice suprême ne devrait pas être imposé par une loi. En montrant que le sacrifice est avant tout une pratique religieuse et économique adossée à une transcendance et au besoin de reconnaissance, ce travail souligne qu’en l’absence de ces éléments le sacrifice suprême ne peut être exigé. Par ailleurs, envisagée hors du cadre des guerres traditionnelles, la mort pro patria, initialement légitimée par la défense de la patrie, n’est plus pertinente. L’intervention en Afghanistan illustre nos réflexions. Cette étude de cas permet d’expliquer comment, afin de maintenir l’idéalité du sacrifice suprême, cette intervention a été décidée dans le cadre d’un processus de sécurisation et été présentée de manière trompeuse comme une guerre justifiée par la menace que le terrorisme représente à l’encontre des démocraties libérales.