Thèse soutenue

Tracer pour traverser ? : enquête sur les origines et les fondements de la frontière politique

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Auteur / Autrice : Jérôme Esnouf
Direction : Astrid von Busekist
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 16/11/2015
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Gros
Examinateurs / Examinatrices : Astrid von Busekist, Marc Crépon, Patrick Savidan, Myriam Revault d'Allonnes
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Crépon, Patrick Savidan

Mots clés

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Résumé

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Assimilées à des fronts arbitraires, les frontières politiques sont devenues à notre époque le signe et le modèle de la limite brutale et injuste. A ne plus vouloir distinguer les groupes humains nous continuons pourtant à les séparer, mais différemment et selon des formes renouvelées du rapport de domination. En supprimant la dimension politique des frontières, ainsi, nous les démultiplions tout en créant des murs et des barrières aux proportions inédites. Notre travail tâche de comprendre comment bien séparer afin de pouvoir mieux unifier. Cela implique de poser certaines questions préalables. Y a-t-il un sens universel et initial au traçage de toute limite dans le sol ? Par quel type d’évolution les limites traditionnelles devinrent-elles des frontières modernes ? Qu’est-ce qu’une frontière au sens pleinement démocratique du terme ? Une frontière n’est pas une limite, car leur légitimité respective n’a pas la même source : une limite se fonde sur une transcendance, tandis que la frontière est auto-référentielle. La raison formelle, en Occident, aura fini par s’imposer à la nature et à la divinité. Il s’agit alors de comprendre le passage historique de l’une à l’autre en suivant les rapports successifs des hommes au symbole, au territoire et au pouvoir. Plus profondément encore, les diverses manières de clore la communauté sociale engagèrent à chaque fois, jusqu’aux prémisses théoriques contemporaines du cosmopolitisme politique, une compréhension renouvelée de son ouverture possible vers les formes diverses de la liberté. Enquêter sur les fondements et les origines de toute séparation politique, en ce sens, revient à retrouver sur le plan historique et normatif à la fois les traces de l’universel concret, celui qui ouvre par la clôture et dont l’idéal est rendu sensible par sa matérialisation dans l’espace.