Thèse soutenue

Organisation partisane et exercice du pouvoir dans la Russie de Poutine : les paradoxes de la fabrication de Russie Unie (2001-2012)

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Auteur / Autrice : Clémentine Fauconnier
Direction : Dominique Colas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 22/01/2015
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Florence Haegel
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Colas, Julien Fretel, Jean-Robert Raviot, Gilles Favarel-Garrigues, Michel Hastings
Rapporteurs / Rapporteuses : Julien Fretel, Jean-Robert Raviot

Résumé

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Cette thèse vise à interroger les enjeux et les modalités de la construction d’une majorité politique en Russie à partir des années 2000, après une décennie marquée par la faiblesse de l’exécutif central et l’éclatement de l’offre politique. Créé en 2001 pour soutenir Vladimir Poutine, la situation du parti politique Russie unie dans le paysage politique peut sembler paradoxale. Dominant à tous les échelons du pouvoir depuis 2003, il demeure néanmoins un instrument entre les mains des dirigeants de l’exécutif, sans réelle autonomie ou influence. Fort officiellement de 2 millions d’adhérents, Russie unie est peu ancré dans la société russe et compte très peu de militants. L’analyse de la tension créée entre la dynamique d’institutionnalisation du parti et, en même temps, son maintien sous le contrôle de l’Etat se présente comme un point d’entrée privilégié pour envisager, dans une perspective comparative, la production des mécanismes d’assujettissement d’une partie du personnel politique russe. Cela implique de s’intéresser à la mise en place et aux modalités concrètes de fonctionnement de Russie unie, d’observer les pratiques des acteurs engagés dans ces activités et de s’interroger sur les significations qu’ils leur donnent. Cette démarche suggère alors de montrer comment l’étude de ce processus spécifique de fabrication partisane est susceptible de nourrir une réflexion plus générale et comparative sur la façon dont les dynamiques de différenciation ou de rapprochement entre les partis et l’Etat contribuent à produire différentes formes d’investissements politiques. Pour cela l’étude des partis en tant qu’institution ainsi que de la sociologie historique comparative permet de montrer les tensions créées par le processus de différenciation sous contrôle de Russie unie et la façon dont celui-ci accompagne la mise en place de nouveaux mécanismes de domination.